En ce début 2022, voici quelques tendances et prédictions à surveiller. Cela n’engage que l’auteur 🙂
1 – Le défi de la modernisation des datacenters d’anciennes générations
C’est un peu l’épine dans le pied. On pourrait comparer ces sites aux logements dits passoires avec une mauvaise isolation et énergivore. Moderniser un site relève parfois du défi technique, pratique et financier. Et il faut souvent tout créer. La question se pose : changer de site ou lancer le chantier ?
2 – Des datacenters toujours plus écologiques
Avec l’explosion du télétravail, des services à la demande et la demande des entreprises, le besoin en datacenter n’a jamais été aussi important et ce n’est pas terminé. L’IoT, la voiture automne, l’IA, etc., autant d’usages et de technologies qui exigent des serveurs et des capacités de traitement. Il faut comprendre que l’éco-responsabilité du datacenter doit être à 360°. Cela concerne l’origine de l’électricité, l’optimisation de sa consommation, la manière de gérer le cycle de vie des matériels et du site. Aujourd’hui, les baies et les lames informatiques n’ont rien à voir avec les matériels d’il y a 10 ans. Les constructeurs ont réalisé d’énormes progrès. La densification des baies permet d’augmenter la puissance et les ressources disponibles. Le refroidissement a su faire sa révolution et ce n’est pas terminé. Un des points clés fut une température de fonctionnement plus élevé. Les nouveaux sites fonctionnent souvent à 27-28°. Et l’objectif 2030 du zéro carbone est dans la tête de tout le monde.
3 – La chaleur fatale : autre épine ?
La chaleur fatale fait toujours débat. Comment la récupérer et l’utiliser ? Deux problèmes se posent : cette chaleur fatale est finalement peu chaude (moins de 40° généralement) et elle se transporte mal. Son utilisation doit être locale et très proche du datacenter.
4 – Une fiabilité cruciale
2021 a été marqué par des incendies, des pannes à répétition. Rien qu’en décembre, AWS a subi 3 pannes. Les causes sont multiples : panne électrique, défaillance en cascade du réseau DNS, etc. Les infrastructures sont tellement complexes et interconnectées que le moindre problème peut faire tomber des services cloud. Les erreurs de configuration suite à une mauvaise saisie ne sont pas rares. A surveiller de très près. Pour les entreprises : n’oubliez pas les PRA et les backups automatisés par défaut.
5 – La pénurie de composants toujours d’actualité !
Depuis 18 mois, la pénurie de composants est régulièrement dans les journaux. Les géants technologiques ont su prévenir la vague, et même si aujourd’hui ils sont eux aussi rattrapés par le manque de composants, ils réussissent à contenir le problème. Certaines industries, particulièrement l’automobile, ont fermé des usines ou intégré des éléments nécessitants moins de composants. L’Europe a annoncé une volonté d’être moins dépendante, tout comme l’Inde. Efforts louables qui se heurtent à une réalité : ce volontarisme prendra plusieurs années à se concrétiser et il faut investir massivement. En 2021, les fondeurs ont lancé des plans d’investissement pesant 150 milliards de $ ! En attendant, des constructeurs de serveurs et de routeurs ont annoncé des hausses de tarifs.
6 Il ne faut pas diaboliser le datacenter et le numérique
Depuis 1 an, on constate une diabolisation croissante du numérique, des acteurs de la technologie et des datacenters. Le datacenter serait le mal absolu : gros, bruyant, consommateur, polluant, peu créateur d’emplois, etc. La cible idéale de certains mouvements politiques et activistes. Par définition, toute activité consomme et rejette des déchets. Le datacenter a réalisé, en 10 ans, de considérables progrès et ce n’est qu’un début. Les politiques et élus, particulièrement des mouvements écologistes, n’hésitent pas à accuser le datacenter et le numérique de tous les maux et de rejeter les projets de constructions. Le public connait finalement très mal le rôle du datacenter. De nombreux élus sont eux aussi peu informés. Cette méconnaissance favorise ce rejet et apporte une vision biaisée. En France, avec les élections à venir, le numérique sera sans doute au cœur des débats, espérons qu’il ne sera pas systématiquement dans le négatif.
7 Gaia-X : quel avenir ?
Le cloud européen, avec le projet Gaia-X, va-t-il réussir à s’imposer, à survivre ou finalement s’arrêter ? Les derniers mois de 2021 n’ont pas été faciles : départ de membres, difficulté à sortir des services, tensions, adhésions de fournisseurs non-européens. Rien ne dit que le projet réussira en 2022. A suivre !