À la conquête des infrastructures automatisées

Tribune de Michael Benaroch, Directeur conseil Cloud & Infrastructure, Blue Soft Group

Plus de flexibilité, de résilience, de sécurité, de fiabilité, l’automatisation des infrastructures est en voie de devenir le sujet n°1 des organisations qui exploitent de systèmes aujourd’hui tentaculaires. De la rigueur et beaucoup d’accompagnement des équipes sont nécessaires pour réussir un projet vraisemblablement stratégique.

L’infrastructure ? On ne l’a pas vue grandir !

Qu’il en a fait du chemin, le service IT. Gigantesque parfois, c’est de lui que l’on attend les business models de demain, dans la lignée d’une économie plus numérique que jamais. Sa direction siège au COMEX, ses décisions et les orientations qu’elle prend engage l’entreprise sur des routes tourmentées et visionnaires, bouleversant toujours plus nos conceptions technologiques.

En quelques années, les data statiques pour lesquelles les infrastructures étaient conçues, sont devenues insuffisantes face au déferlement des données non structurées et de leur potentiel commercial. En conséquence de quoi les infrastructures ont profondément évolué pour absorber, traiter et gérer les nouveaux flux de données, mais également et surtout fournir les ressources nécessaires pour concevoir, développer et exploiter l’ensemble des outils, applications, solutions techniques et métiers dédiés à l’activité humaine. Puis, les environnements ont grossi à leur tour quand la virtualisation et les conteneurs ont fait leur apparition.

Socle intangible sur lequel l’on veille jalousement et fer de lance des projets les plus ambitieux, l’infrastructure entraîne avec elle des processus désormais si complexes qu’ils ne se satisfont plus d’être gérés uniquement par la main de l’homme.

L’automatisation des infras, un incontournable chantier

Trop d’erreurs, trop de failles de sécurité, trop de dépenses également sont au menu d’une administration encore traditionnelle. Peut-être un peu au pied du mur, les DSI songent sérieusement à laisser les robots se charger des processus reproductibles. Au collaborateur la créativité, l’inattendu, le dialogue et l’expression d’une vision pour l’entreprise. À la machine, la gestion en temps réel des tâches récurrentes.

On ne se le cachera pas, l’automatisation complète d’une infrastructure n’est pas donnée à toutes les entreprises encore, même parmi les plus importantes. Les serveurs, les baies de stockage, le réseau et les solutions de sécurité peuvent profiter à divers degrés des stratégies d’automatisation disponibles, mais cela dépend en grande partie de l’engagement des équipes pour y aller, de leur volonté d’acquérir de nouveaux réflexes, d’accepter de voir leurs métiers se transformer et des raisons explicites qui conduisent au désir d’automatisation.

Car si la recherche de plus de compétitivité sous-tend la démarche in fine, elle ne suffit pas pour construire le projet. On a tôt fait de parler de maturité d’une entreprise vis-à-vis des technologies qu’elle exploite et des pratiques et méthodes qu’elle met en œuvre. C’est réellement un élément fondateur d’un projet d’automatisation et de la définition de sa portée, de son périmètre.

Du sens et de l’étude avant la technologie

Le marché foisonne de solutions d’automatisation et la complexité du projet tient en grande partie à cela aussi. Faire les bons choix technologiques devient une gageure. Mais ce n’est pourtant pas le plus important.

Il s’agit d’abord d’avoir une vision claire de ses attentes et de recenser ses objectifs, nombreux dans l’environnement d’un grand compte : simplifier la maintenance des systèmes, réduire les coûts d’exploitation, supprimer la charge de tâches répétitives, améliorer la fiabilité, garantir la disponibilité des serveurs et des applications. Le retour sur investissement ne sera pas calculé pareillement, c’est une évidence et la conduite du changement non plus opérée de la même façon.

Selon que l’entreprise est coutumière de processus exécutés manuellement, qu’elle mutualise ou non les ressources, qu’elle applique ou pas un ensemble de cadres normatifs, qu’elle dispose ou non de politiques de sécurisation, le rythme d’industrialisation de son informatique différera.

La standardisation au cœur de la complexité

L’automatisation ne fait que du sur-mesure. Toutefois, il existe un certain nombre de points à éclairer et à trancher avant de se lancer. Outre la définition des cas d’usages, on aura intérêt à faire le ménage dans ses composants, pour d’évidentes raisons de compatibilité et à ne pas se laisser abuser par l’offre. Anticiper les montées de charges également, en repensant l’urbanisation de ses datacenters. Si ce n’est pas déjà fait, la standardisation des règles et normes d’ingénierie assurera la stabilité des évolutions à venir.

Parce qu’elle est un projet transversal par nature, l’automatisation, et à travers elle les services Cloud, apporteront à l’entreprise l’homogénéité requise face à la dispersion des données et l’hybridité des systèmes. C’est d’autant plus indispensable que les besoins IT n’iront pas en s’amenuisant.