Par Bruno Buffenoir, Managing Director France & North West Africa, Nutanix
Quand il s’agit d’infrastructure, l’internet et maintenant le cloud ont drastiquement changé la donne. Tout au long de l’évolution rapide du cloud computing, les services proposés se sont étendus et spécialisés. Mais quelle que soit la diversité et la complexité du cloud, son ADN de base peut être classé en deux catégories : public et privé. Mais qu’en est-il du multicloud, situé à mi-chemin entre les deux, et comment l’optimiser ?
Aujourd’hui, on peut dire que le multicloud hybride est devenu une sorte de norme industrielle de facto pour les mises en œuvre prudentes et stratégiquement tactiques du cloud. Il offre les plus grandes possibilités de flexibilité de déploiement, de dextérité fonctionnelle et d’optimisation des coûts. De plus en plus, les compétences auxiliaires qui accompagnent le développement plus large du cloud vont refléter la résilience de l’infrastructure que les organisations peuvent obtenir avec ce modèle. Les compétences devront être adaptées, augmentées et étendues en fonction des actions spécifiques des architectes cloud.
Cloud public et cloud privé
Les services de cloud public offrent un maximum de flexibilité, d’étendue et de portée. De son côté, le cloud privé ou sur site, côtoie le cloud public dans une sorte d’équilibre yin-yang. Il en assure le contrôle, la confidentialité et la conformité si nécessaire. Les entreprises ont rapidement compris qu’une combinaison hybride des deux volets offrait beaucoup d’avantages. Par la suite, en étendant l’hybride à plusieurs fournisseurs de services de cloud computing (Cloud Solution Provider), les organisations ont constaté qu’elles pouvaient couvrir une plus grande diversité de besoins. Mais comment le multicloud hybride doit-il être mis en œuvre aujourd’hui pour apporter un maximum de productivité ?
Validations de base
Parmi les principaux points de validation du multicloud hybride figure la nécessité de localiser certaines applications dans des lieux géographiques spécifiques. Cela peut être dû à des exigences de latence si la fonctionnalité d’une application particulière dépend de son fonctionnement à un nombre précis de microsecondes. Cela peut aussi être lié à la nécessité de respecter des règles de conformité réglementaire et la législation, il peut même s’agir des deux à la fois. Ces exigences peuvent être satisfaites par le cloud public, dans la grande majorité des scénarios. Néanmoins, ces raisons sont les motifs les plus fréquents pour localiser les applications concernées sur site, dans des déploiements de cloud privé.
CapEx à OpEx dans le cloud public
Pour les applications qui utilisent beaucoup de ressources informatiques, mais sur une base très variable et seulement pendant une courte période, le cloud privé sur site représente une dépense d’investissement (CapEx) disproportionnée. En effet, il y a un risque fort pour que les ressources achetées restent inutilisées. Le traitement des impôts trimestriels ou annuels en est un bon exemple : la charge de travail est élevée et lourde, mais essentiellement intermittente et à des dates précises. L’exécution de ce type de charge de travail dans le cloud public, permet d’assumer un coût qui est spécifiquement aligné sur la consommation des ressources (OpEx). Elle convient donc mieux au cloud public.
À cheval sur le point d’intersection de la colocation
Quel peut-être le point d’équilibre du déploiement ? Prenons l’exemple d’une nouvelle entreprise, avec un investissement en capital modeste et des équipements ou ressources physiques limités. Elle a tout intérêt à utiliser des services de cloud public adaptés dans un premier temps. Ceux-ci ne nécessitent en effet que peu ou pas de dépenses préalables à l’achat et offrent le maximum de possibilités d’extension en cas de croissance. Il arrivera un moment où les charges de travail seront suffisamment prévisibles (et potentiellement sensibles) pour utiliser certaines ressources partagées. C’est là où se trouve le point d’intersection ou de chevauchement entre cloud public et cloud privé sur site – c’est le cloud hybride. Plus tard, l’entreprise peut augmenter le nombre d’applications pour lesquelles les coûts sur site (cloud privé) sont justifiés. C’est le cloud hybride à une échelle plus complète.
La réalité du multicloud hybride
L’entreprise peut être amenée à ouvrir un nouveau bureau dans un nouveau territoire ou pays. Elle peut alors très raisonnablement envisager d’adopter une plus grande part de cloud public sur son nouveau site. Prenons maintenant le cas d’une organisation qui gère ses opérations à New York avec un déploiement sur site à 80 % et un petit 20 % de ressources situées dans le cloud public. Sa répartition hybride est donc de 80:20. Admettons que son nouveau bureau du CAP soit 100 % cloud public. Il s’agit là encore de cloud hybride. Mais si l’entreprise constate qu’elle bénéficie d’une meilleure offre (commerciale, d’assistance ou de plateforme) dans un pays auprès d’un Cloud Service Provider particulier, elle peut transférer des charges de travail vers Microsoft Azure, certaines vers Google Cloud Platform, d’autres vers AWS et d’autres encore vers un petit acteur de ce marché. C’est la réalité du multicloud hybride.
Mieux comprendre pour mieux gérer
Nombre d’organisations qui utilisent le multicloud hybride ne savent pas pourquoi leur modèle d’utilisation mixte a évolué. C’est souvent lié à un manque de communication entre les directions business et informatiques. Il est essentiel de comprendre comment, pourquoi, quand et où les déploiements multiclouds hybrides ont été réalisés. La vision doit être claire concernant les couches et les niveaux de la matrice de services déployés. Que sont-ils chargés de faire au cours d’une journée de travail donnée ? Il est tout aussi important de savoir dans quelle direction les besoins de l’entreprise pourraient évoluer. Cette compréhension permettra une gestion optimisée des architectures multicloud hybride.
Au fur et à mesure de leur transformation, les entreprises vont chercher à unifier leurs mécanismes de contrôle de l’infrastructure. Elles le feront pour couvrir toute l’étendue de la pile informatique multicloud hybride qu’elles construiront, géreront et exploiteront elles-mêmes à travers un pool d’applications de plus en plus connecté via des API. Là où il n’y avait que du cloud, il y a maintenant de la multiplicité, de la connectivité et parfois de l’exclusivité. Le multicloud hybride a tout l’avenir devant lui ! »