Premier câble sous-marin de grande capacité reliant le Brésil au Portugal, EllaLink est désormais opérationnel.
D’une longueur de 5 700 miles, EllaLink est le premier câble sous-marin à relier l’Amérique Latine à l’Europe, du Brésil au Portugal – avec une augmentation de performance entre les deux pays annoncée de l’ordre de 50%. Il se prolonge en liaison terrestre directe jusqu’à Madrid, en Espagne. Chaque terminaison est hébergée dans un datacenter International Business Exchange (IBX) d’Equinix.
L’histoire de ce câble sous-marin est quelques peu chaotique. A l’origine, en 2012, le projet portait le nom d’Euralink. Il réunissait le câblo-opérateur sous-marin espagnol IslaLink et l’opérateur télécoms brésilien Telebras. Alcatel Submarine Networks assurait la partie technique.
En 2019, confronté à des difficultés financières Telebras se retire. Il est remplacé par le fonds d’investissement Marguerite II, qui couvre l’essentiel du coût estimé à environ 150 millions d’euros, accompagné par la Commission européenne.
Notons qu’il ne passe pas par le détroit de Gibraltar, dont les fonds et les courants particulièrement brisants représentent un risque. Son prolongement vers l’Espagne et la France (vers le Nord et Marseille) est donc terrestre.
EllaLink est un câble intéressant à plus d’un titre : reliant directement le Brésil au Portugal, il est le premier entre l’Amérique Latine et l’Europe à ne pas passer par les Etats-Unis. Il offre un meilleur débit et une plus faible latence, ainsi probablement qu’une meilleure fiabilité. Sans oublier, il faut l’espérer, une plus grande sécurité face aux dérives d’écoutes américaines.