La majorité des entreprises consacre plus de 30% de leur budget informatique aux seuls stockage et gestion des données*. Pour autant, font-elles le choix d’hébergeurs éco-responsables ? Rien n’est moins sûr. Il faut en effet être particulièrement vigilant sur plusieurs points critiques afin d’opter pour un datacenter engagé dans la limitation de son impact environnemental, explications.
Expert - Charles-Etienne Gariel, VP Marketing et Commercial au sein de l'éditeur de logiciel NetExplorer.
1 / S’assurer de la conformité du datacenter
Provenance de l’énergie, durée de vie des équipements, optimisation de la dépense énergétique : autant de points critiques que les datacenters se doivent d’améliorer constamment. Afin de vérifier la mise en oeuvre de bonnes pratiques pour limiter l’impact global, plusieurs informations sont à examiner :
- Vérifier que l’énergie produite provient de sources renouvelables. La qualité de cette information sera garantie par deux normes : l’ISO 14001 (Management Environnemental) et ISO 50001 (Management de l’énergie).
- Vérifier l’adhésion du datacenter au Code de conduite européen pour les centres de données, dont l’objectif global est d’améliorer l’efficacité énergétique dans les centres de données.
- Vérifier que le PUE – (Power Usage Effectiveness) soit égal ou inférieur à 1,7 (14 MW). Cet indicateur permet de connaître l’empreinte écologique du data center sélectionné. Ce chiffre varie en fonction du design, taux d’occupation et d’autres critères propres à l’emplacement comme la température extérieure.
2 / Examiner la qualité de l’infrastructure présente
La qualité des infrastructures en place conditionne l’efficacité opérationnelle. Mais elle impacte aussi la performance énergétique. Pour cela, il est nécessaire de prendre plusieurs critères en considération.
L’utilisation d’équipements récents permet sans surprise une meilleure performance énergétique. Ainsi que la possibilité de mutualiser des services pour optimiser le stockage de données.
En termes de hardware, l’utilisation de disques à grande capacité (SSD) et de serveurs à haute densité équipés de processeurs ou CPU (Central Processing Unit) riches augmentent la capacité de stockage et sont donc recommandés.
Il en va de même pour les équipements destinés au système de refroidissement dont nous connaissons la criticité, avec une préférence pour l’utilisation de gros châssis mutualisés pour les machines.
L’architecture des équipements doit également permettre une meilleure gestion de l’énergie en privilégiant le regroupement de machines virtuelles sur un nombre rationalisé de serveurs physiques.
3 / Privilégier une politique éco-responsable à tous les niveaux
Les choix stratégiques en termes d’efficacité énergétique et d’impact environnemental doivent impliquer l’ensemble des services dédiés à la bonne marche des data centers. Pour cela, il est nécessaire de vérifier les points suivants :
- Gestion des opérations à distance : les équipes techniques et de maintenance doivent pouvoir réaliser un maximum d’opérations sans avoir à se déplacer physiquement.
- Politique de maintenance préventive : en limitant les pannes et en optimisant les opérations de maintenance, on évite un gaspillage de matériel et de ressources considérables.
- Politique de recyclage : utiliser du matériel neuf implique de recycler l’ancien. La gestion des DEEE (Déchets d’équipements électriques et électroniques) doit être prise en compte. Plusieurs entreprises spécialisées dans la valorisation des déchets (PAPREC, Veolia…) proposent des solutions de traitement des matériels IT obsolètes.
- Politique d’achat écoresponsable : en privilégiant l’optimisation des transports et les vérifications et audits des labels qualité/environnement des fournisseurs.
4 / Responsabiliser les utilisateurs des données
Si le choix du datacenter est critique, l’utilisation de données hébergées l’est d’autant plus. Il est essentiel de partager les bonnes pratiques auprès des utilisateurs. A cet effet, les solutions logicielles doivent permettre :
- de visualiser la quantité de données stockées en temps réel,
- de gérer et limiter l’espace de stockage disponible pour chaque utilisateur,
- de définir des durées de vies de fichiers et de leurs sauvegardes,
- de mettre à disposition un système de partage par lien pour limiter l’envoi de pièces jointes volumineuses,
- de fournir un stockage adapté des documents lourds comme les vidéos.
Il est évident que cela fonctionnera d’autant mieux si chaque utilisateur derrière son écran est responsabilisé. Pour cela, place à des échanges sur les bonnes pratiques numériques au sein des entreprises afin de faire la différence entre sauvegarde et infobésité !
Les datacenters représentent déjà 1% de la consommation mondiale d’électricité et 0.3% des émissions de gaz à effet de serre*. Ne reproduisons pas les erreurs du passé et agissons dès maintenant pour un choix plus vertueux.
* 2021 Komprise Unstructured Data Management Report
Bonnes pratiques numérique responsable pour les organisations 2022 (minum_eco)