Histoire d’eau – Google Chili face à une plainte contre son futur datacenter

Situé sur un terrain de 23 hectares sur les communes de Cerrillos et San Bernardo, proches de Santiago du Chili, Google va construire un datacenter, un investissement de 200 millions $.

Le futur datacenter devrait afficher pour son refroidissement une consommation de 169 litres d’eau par seconde extraite du système aquifère central de Santiago. Soit 14 601 600 litres d’eau par jour, ou encore l’eau nécessaire pour remplir une piscine olympique toutes les quatre heures, soit 6 piscines olympiques par jour.

C’est bien là, dans un pays qui affronte une crise endémique de l’eau, que le projet de Google, qui a pourtant reçu l’aval des autorités chiliennes, doit désormais affronter une plainte déposée par la municipalité de Cerrillos, qui considère que le projet Google Chili souffre d’une série de failles dans son évaluation environnementale.

La maire de Cerrillos, Cathy Barriga, considère que « la conservation de l’aquifère central de Santiago est compromise et le projet ne fait que contribuer à sa surexploitation« . En outre, l’impact du changement climatique et le droit humain à l’eau n’auraient pas été pris en compte. Elle envisage de porter plainte contre Google Chili, et d’étendre cette plainte avec une action en justice en Californie via une ONG.

« L’évaluation environnementale du projet sur l’extraction de cet important volume d’eau a été si déficiente qu’elle n’a pas du tout permis d’écarter un effet défavorable significatif sur les ressources en eau de la ville. De plus, selon les antécédents existants, seule une utilisation disproportionnée des eaux souterraines est envisagée, ce qui est susceptible de provoquer la privation d’accès à l’eau pour des milliers de familles, obligeant l’État à apporter des solutions plus coûteuses pour satisfaire ce besoin essentiel de la population.« 

Loin de ce qui est pratiqué en Europe, la technologie de refroidissement des datacenters hyperscale américains repose sur l’eau pompée sur les réseaux urbains d’eau potable et usée, en grande partie perdue en raison de l’évaporation dans des tours industrielles (dont l’usage est réglementé et interdite aux datacenters en Europe car l’évaporation est contrôlée par des composants chimiques particulièrement polluants), tandis que l’autre partie est rejetée par le système d’égouts.