Huawei : stockage, réseau… et UPS

Présent sur le stockage de données et les réseaux, Huawei entend également tirer son épingle du jeu sur les UPS, mais laisse ses serveurs « en sommeil ».

Le géant chinois s’adapte aux contraintes. Deux problèmes se posent au constructeur : les sanctions américaines envers plusieurs fournisseurs chinois, dont Huawei, l’impossibilité d’utiliser certaines technologies (notamment ARM, x86 et Android) et la chute du marché des smartphones grand public.

Si le marché grand public pèse 74 milliards de dollars, les marchés télécoms et entreprises pèsent tout de même 61 milliards et sont les relais de croissance. Notons que l’entreprise investit 20 milliards de dollars dans la R&D, plusieurs laboratoires sont également installés en France (Paris, Sophia-Antipolis).

Pour Huawei, il s’agit de couvrir l’ensemble des révolutions technologiques et d’usages de l’entreprise : haut débit, datacenter, cloud computing, big data, IoT et IA. Cette approche est résumé par trois éléments :

  • tout est capteur
  • tout est connecté
  • tout est intelligent

Huawei s’investit beaucoup dans le réseau et le datacenter

Tout d’abord, le constructeur chinois propose son SD-WAN avec le support natif de la 5G. Pour répondre à chaque entreprise, la gamme des switchs est vaste et modulaire selon les besoins. L’interconnexion avec les fournisseurs cloud (SaaS, IaaS, PaaS, etc.) est assurée.

Dans la partie stockage, autre marché important, Huawei a récemment sorti plusieurs unités de grandes capacité : OceanStor Pacific. Jusqu’à 120 disques (disques durs ou SSD), compatible avec S3, les protocoles NAS et HDFS. Le niveau de disponibilité annoncé est de 99,9999 %. Huawei mise beaucoup sur le stockage SSD qui permet une grande densité, une durabilité des unités et des performances impossibles à atteindre avec les disques plateaux. Les SSD, malgré une densité plus élevée, permettent d’optimiser la consommation énergétique.

Le constructeur a lancé plusieurs gammes full SSD : OeanStor Dorado (SAN et NAS), OceanStor Pacific (haute densité et multi-protocole), OceanProtect (pour gérer et déployer le backup) et NoF1.

Sur la partie stockage, Huawei propose une solution de bout en bout : du matériel à la gestion logicielle, ainsi que les switchs réseaux adaptés. Le constructeur met aussi en avant la faible latence des disques et les performances IOPS. A noter que le stockage Huawei utilise la technologie NVMe, la plus performante actuellement.

La partie IP des gammes Huawei est particulièrement importante. Le constructeur migre l’ensemble des routeurs WiFi vers WiFi 6. Pour Huawei, le WiFi 6 est une évolution majeure : bande passante plus importance, des connexions simultanées plus nombreuses, faibles latences et consommation énergétique moindre.

Pour la partie administration et supervision, on dispose de la couche iMaster. Sur la partie switchs datacenter, avec les gammes CloudEngine, on dispose des baies complètes et de simples lames. Aujourd’hui, certains switchs supportent le 400 Gb/s.

Huawei, un acteur important du datacenter

Au-delà du stockage et du réseau, Huawei est un acteur important du datacenter. Le constructeur construit et déploie des conteneurs clé en main, gestion allée chaude et allée froide. Les mini-datacenters, notamment les datacenters locaux en environnements contraints ou pour le Edge, sont des marchés sur lesquels le constructeur est présent.

Huawei a aussi l’ambition de venir concurrencer plus fortement les Eaton et Schneider Electric sur la partie UPS. La gamme SmartLi UPS propose des puissances jusqu’à 1200 kVA et une pleine grande résistance des batteries en cas d’incendie.

Quid de la partie serveur ? Lors de son événement européen du 28 octobre, les responsables du constructeur nous ont précisé que les serveurs x86 étaient en « sommeil ». Cette pause remonte aux sanctions américaines. Des rumeurs d’une vente de la division serveur commencent à circuler. Si tel est le cas, le constructeur perdrait un composant essentiel de son offre datacenter clé en main.