Avis d'expert par Didier Pichon, VP Sales & Marketing, MTI France
Longtemps réduite au rang de simple utilité, l’infrastructure est aujourd’hui au cœur des enjeux des systèmes d’information, et du business en général, dans le contexte d’une économie toujours plus digitalisée. S’il est impossible de définir une infrastructure idéale, une approche modulaire bâtie sur un socle commun semble profiler ce que doit être le datacenter du futur.
Stabilité, agilité et infrastructure : le SI à l’épreuve du business
Plus que jamais, les entreprises font aujourd’hui face à des enjeux d’efficacité et de compétitivité particulièrement complexes : d’une part, établir et suivre des orientations stratégiques propres à assurer une stabilité du business et rassurer les équipes quant au cap défini dans le temps. D’autre part, maintenir une forme d’agilité afin de s’adapter vite et bien aux variations et évolutions du marché, parfois très brutales.
En termes IT, ces enjeux se traduisent de la même façon avec d’un côté un « cœur » de système d’information le plus stable et efficient possible pour travailler dans la continuité, et de l’autre une multitude d’applications satellites, acquises ou conçues au gré des besoins, et de plus en plus éphémères. Sans compter également une multiplication des environnements de travail et des terminaux utilisés.
Résultat : aujourd’hui, la donnée, aussi critique soit-elle pour la majorité des organisations, est créée, traitée et stockée de façon disparate et sous différentes formes, manquant généralement de structuration. Ce qui, en tant que tel, est parfaitement contradictoire avec le besoin impérieux d’agilité, d’intelligence collective et de réduction du time-to-market pour rester compétitives dans leurs écosystèmes.
L’infrastructure ne veut plus être un frein business
Historiquement, du fait des coûts d’investissement voire de la place disponible, l’infrastructure demeurait le guide des potentialités du système d’information : l’adjonction de nouvelles applications était ainsi conditionnée, en plus des coûts de développement eux-mêmes, à la capacité financière ou aux possibilités d’extension de l’architecture. Certes un peu caricatural, cet état de fait n’en était pas moins réel et les équipes d’exploitation pouvaient être perçues comme des freins à l’agilité du business.
Une approche qui n’est clairement plus possible, d’autant que nombreux sont les métiers à avoir longtemps contourné le problème par l’utilisation d’applications SaaS par exemple, lesquelles ont conduit à une perte de contrôle des données de l’entreprise. Pour rester compétitives tout en conservant la maîtrise de leurs données et plus globalement de leur système d’information, les entreprises n’ont aujourd’hui plus d’autre choix que s’équiper d’infrastructure agiles, capables de s’adapter aux évolutions rapides de leurs activités, dans le maintien de conditions opérationnelles optimales.
Pour autant, impossible de définir une architecture optimale unique pour les entreprises. Selon leurs métiers en effet, certaines d’entre elles auront des besoins d’applications très évolutives, tandis que d’autres auront prioritairement des impératifs stricts de production. En termes de choix d’infrastructures, ces portefeuilles applicatifs distincts appellent des réponses très différentes.
IaC, IaaS et hyperconvergence : l’architecture idéale
Heureusement, les systèmes d’information monolithiques ont aujourd’hui disparu. Néanmoins, en fonction des applicatifs, des choix sont encore à opérer : Cloud (public, privé, hybride), architecture on-premise traditionnelle, etc. Ces investissements divergents, s’ils répondent bien à des besoins spécifiques, ont conduit au contraire à une atomisation du système d’information, avec des liens qu’il est nécessaire de concevoir et de maintenir et parfois un silotage étanche entre les applications.
Dès lors, c’est une approche nouvelle qu’il s’agit d’adopter aujourd’hui, mêlant la globalité et la stabilité d’un système monolithique à l’agilité et la scalabilité d’une démarche d’infrastructures modulaires, tant sur le plan matériel que logiciel.
Bâtie sur un socle commun, cette infrastructure mixte fait appel à différents types d’architectures (Infrastructure as Code, IaaS, hyperconvergence) et permet, selon les cas, de disposer d’une configuration plutôt orientée calcul ou plutôt orientée stockage. Et ce, toujours dans le même objectif : disposer, gouverner et administrer la donnée au plus près des besoins métiers.
Une approche efficace à condition toutefois d’être maîtrisée : car malgré un socle commun, chaque « module d’infrastructure », outre sa pertinence pour tel ou tel cas d’usage (diagnostic & analyse des besoins), nécessite un certain nombre de connaissances et de compétences pour sa conception, son exploitation et son optimisation. Au risque de ne pas exploiter au mieux cette architecture, et de voir ses coûts s’envoler.