Alors que la pénurie des composants semble s’atténuer, le géant des processeurs informatiques Intel a confirmé la rumeur initiée par Nikkei d’une hausse importante de ces derniers, jusqu’à 20%, probablement après la rentrée de septembre.
Processeurs pour datacenter, pour serveurs, pour réseaux ou pour PC, personne ne sera épargné au sein de la production d’Intel. La rumeur a été lancée par Nikkei en fin de semaine dernière, citant des sources proches des dirigeants du fondeur. Intel vient de le confirmer, pointant la hausse des coûts dans sa chaîne d’approvisionnement, le géant des processeurs va augmenter sensiblement ses composants, de quelques pour-cents à 20%, sans pour autant aller plus loin dans le détail de ses gammes qui seront touchées par la hausse.
Par chaîne de production, il faut entendre un ralentissement des commandes des grands clients, comme Acer, Asustek et Samsung, dans la crainte d’un ralentissement de l’économie mondiale et d’un durcissement du conflit entre l’Ukraine, la Russie et l’Europe ; la pénurie sur des composants chimiques classés dangereux qui entrent dans la fabrication des processeurs, et qui sont la cible de certaines autorités (3M a temporairement fermé une usine en Belgique) ; les problématiques RH pour le recrutement et le remplacement de compétences ; le lent retour à la normale dans la production de certains composants en pénurie depuis la crise Covid. Et l’effet sur le long terme des investissements dans de nouvelles fonderies, aux Etats-Unis et en Europe pour Intel, qui n’aura pas d’effet de rentabilité avant plusieurs années.
Plus généralement, ce sont l’inflation et les préoccupations économiques qui pourraient inverser la situation, et transformer la pénurie en excédant. Mais pas pour toutes les références, les puces pour serveurs dans les datacenters devraient continuer d’être sous pression et subir la tendance inflationniste.
Il faut donc s’attendre à ce que les processeurs pour serveurs de dernière génération continuent d’être rares et chers. C’est d’ailleurs la stratégie d’Intel sur ces processeurs, ce qui lui permet par glissement des anciens processeurs dans des gammes de prix plus abordables de liquider ses stocks dans le temps. Sauf qu’aujourd’hui la formule risque fort de se traduire par l’effet inverse, et une hausse à deux chiffres des tarifs, du jamais vu…