L’information crée la surprise, nos confrères du Monde Informatique ont annoncé le dépôt par Interxion d’un permis de construire ICPE auprès de la DDE de l’Essonne pour exploiter une zone de 15 hectares aux Ulis/Villejuste, à l’intersection de l’autoroute A10 et de la N118, un projet de campus de datacenters qui s’engagerait sur une puissance électrique réservée de 130 mégawatts.
LMI indique sa source : Fabrice Coquio, le président d’Interxion France (lire l’article de LMI ici).
Rien n’a filtré chez Interxion France, ni chez Digital Realty, rien non plus chez nos confrères anglo-saxons pourtant généralement bien informés… L’information est par contre détaillée, le coût du projet serait inférieur au milliard d’euros du projet de La Courneuve en cours, et un premier datacenter devrait être opérationnel au second semestre 2023.
Pour alimenter le campus, Interxion serait également dans l’obligation de financer un poste de transformation – un projet déjà évoqué par Fabrice Coquio, qui n’en avait cependant pas exprimé la destination -, un investissement de 22 millions d’euros pour une puissance de 80 mégawatts, complété par un ajout de 3 millions d’euros pour passer aux 130 mégawatts réservés. Ce n’est pas la première fois qu’un industriel se substitue au fournisseur ou au transporteur d’énergie pour disposer dans des délais rapides d’un transformateur suffisamment puissant, c’est cependant encore rare pour un campus européen.
Fabrice Coquio a également indiqué qu’un programme est engagé avec Total pour remplacer progressivement le fuel, des générateurs de secours par un carburant HVO (huile végétale hydrotraitée).
Nous avons interpellé les équipes d’Interxion et leur agence, surprises. Elles n’ont pu que confirmer l’information, sans entrer cependant dans les détails lâchés par Fabrice Coquio, que l’on est en droit de croire bien informé.
L’implantation d’Interxion au Sud de Paris n’est pas une surprise, le Nord commence à manquer à la fois de ressources immobilières et énergétiques. Les élus commencent également à se montrer frileux sur des projets massivement énergivores alors qu’ils donnent la priorité à la ceinture du Grand Paris, également énergivore mais politiquement moins risquée.
Nous espérons en savoir rapidement plus de la part d’Interxion.