Rendre le numérique plus responsable est une attente forte des Français, installée depuis plusieurs années dans le débat public national. C’est un sujet complexe, nécessitant de répondre à deux enjeux : d’une part l’enjeu de maîtrise de l’empreinte environnementale du numérique, d’autre part celui d’utiliser le numérique comme levier d’une croissance écologique.
Pour cela, et en particulier en réponse aux propositions de la Convention citoyenne pour le climat, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques annoncent la publication d’une feuille de route interministérielle.
Fruit de plusieurs mois de concertation et d’élaboration, elle compte 15 actions et donne le cap vers un numérique au service de la transition écologique.
La feuille de route « numérique et environnement » est une mobilisation de tous les acteurs pour mesurer, réduire et innover.
La feuille de route « numérique et environnement » marque le lancement d’une nouvelle politique publique centrée sur la nécessité de faire converger transitions écologique et numérique. Son objectif est de permettre à l’ensemble des acteurs des sphères publique, privée, comme des citoyens de s’inscrire dans une démarche de soutien à un numérique plus responsable. Cette nouvelle politique publique concilie exigences environnementales et objectifs économiques de compétitivité des entreprises ainsi que d’emplois sur le territoire français.
Trois axes, comprenant des mesures ambitieuses et structurantes, composent cette feuille de route :
- Connaitre pour agir : Développer la connaissance de l’empreinte environnementale numérique
- Soutenir un numérique plus sobre : Réduire l’empreinte environnementale du numérique, liée à la fabrication des équipements et au développement des usages
- Innover : Faire du numérique un levier de la croissance écologique
Parmi les mesures phares de la feuille de route :
- Mise en place d’un baromètre environnemental des acteurs du numérique, via l’instauration d’un pouvoir de collecte de données pour l’ARCEP, en associant l’Ademe.
- Formalisation de codes de bonne conduite avec les acteurs du numérique (fabricants, fournisseurs de contenus, éditeurs de logiciels) en matière d’impact environnemental, qui pourraient être portés à l’échelle européenne pour devenir opposables.
- Transmission par le Gouvernement d’une première lettre de cadrage demandant à l’ARCEP de prendre en compte les enjeux environnementaux dans les critères d’attribution des fréquences 5G bande 26Ghz.
- Saisine de l’ARCEP pour une analyse des pratiques commerciales de terminaux subventionnés et de leur impact, donnant suite à la demande de la Convention Citoyenne pour le Climat, afin de permettre au Gouvernement de prendre d’éventuelles mesures.
- Vers un Etat exemplaire dans ses achats : ambition d’atteindre l’achat de 20% de téléphones fixes et portables et de matériel informatique reconditionnés ou de seconde main et adoption de l’écoconception par les services publics numériques dans le cadre de la feuille de route Tech.gouv ;
- Lancement d’une campagne de sensibilisation sur les pratiques numériques moins polluantes, parce que l’impact écologique des usages peut être minimisé par une meilleure information des Français ;
- Accompagnement des startups greentech à fort potentiel par la Mission French Tech, pour accélérer leur développement ;
- Lancement d’appels à projet pour soutenir le développement de solutions innovantes mettant la 5G et l’Intelligence artificielle au service de la transition écologique
L’impact environnemental du numérique en quelques chiffres
- 75% de l’impact environnemental du numérique se concentre sur la phase de fabrication des équipements
- 88% des Français changent de téléphone portable alors que l’ancien fonctionne toujours, entre 50 et 100 millions de téléphones dorment dans des tiroirs. Pas moins de 70 matériaux différents, dont 50 métaux sont nécessaires pour fabriquer un smartphone.
- Le flux de déchets d’équipements électriques et électroniques augmente de 2% par an en Europe.
- Moins de 40% de ces déchets sont recyclés en Europe.
« Le numérique fait partie notre quotidien : il a beaucoup à apporter à la transition écologique, mais il a aussi une empreinte environnementale qu’il faut maîtriser, dans un contexte de forte hausse des usages. La feuille de route du Gouvernement vient définir un cadre d’action concret pour répondre à cet enjeu, qui a été notamment exprimé par la Convention citoyenne pour le climat », a déclaré Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.
«Concilier les objectifs économiques de compétitivité et d’emploi avec les exigences environnementales est une des priorités de notre plan France Relance. D’ailleurs, de nombreuses mesures de cette feuille de route sont financées par ce Plan. C’est le cas par exemple pour le soutien au réemploi et à la réparation des équipements numériques par lequel nous investissons dans la transition écologique. C’est le cas aussi des fonds dédiés au financement de solutions innovantes et aux startups de la GreenTech », a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance
« Aujourd’hui nous lançons officiellement notre stratégie gouvernementale d’actions pour mettre le numérique au service de la transition écologique. C’est d’abord une exigence dans une période où le numérique a connu une accélération importante. C’est aussi une opportunité parce qu’il n’y aura pas de transition écologique sans numérique. Nous nous engageons donc sur des mesures concrètes et donnerons régulièrement rendez-vous pour suivre l’avancement de celles-ci », a déclaré Cédric O, secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des communications électroniques
La feuille de route « numérique et environnement » : cliquer ici