Depuis que la Silicon Valley existe, les profils les plus rares, les experts dans telle ou telle technologie, ont toujours fait l’objet d’une véritable guerre entre les constructeurs et éditeurs. Avec les nouvelles technologies, le Cloud Computing, l’IA, etc., les changements de société sont fréquents. Le cas de Charlie Bell est le dernier épisode de ces rivalités.
Charles Bell était un des grands patrons d’AWS. Il avait, notamment, la main sur tous les développements et les services.
Pour des fournisseurs de cloud, Charles Bell constitue une prise de grande valeur. Microsoft a réussi à le débaucher pour rejoindre le proche cercle de Nadella. Chez Microsoft, il aura la haute main sur la sécurité. Mais pour AWS, c’est une perte non négligeable et surtout, il possède une connaissance profonde d’AWS, et ça, même indirectement, c’est un « bonus » pour Microsoft. La question de Bell est sensible et officiellement, il ne débutera son nouveau travail qu’après un accord entre AWS et Microsoft pour définir le rôle exact de Bell et éviter qu’il ne puisse fournir des informations liées à Amazon…
Il existe des règles tacites, une sorte de non-compétition dans les embauches, pour éviter ce genre de situation complexe. Les deux géants n’ont pas intérêt à aller trop loin. Ces derniers mois, AWS avait débauché plusieurs responsables de Microsoft. On conteste les mêmes transferts dans l’automobile. Les constructeurs automobiles perdent régulièrement leurs ingénieurs et directeurs au profil des Tesla, Google, Apple, etc.
Ces profils stratégiques sont très rares et la moindre occasion est bonne pour tenter de les attirer. Le salaire est une motivation, mais il s’agit aussi des défis technologiques et des projets à venir qui peuvent inciter à changer de fournisseur.