La panne massive et mondiale des services de Google décryptée

Google a affronté une panne massive (blackout) le lundi 14 décembre dernier, qui a affecté mondialement ses nombreux services, dont certains figurent parmi les plus populaires du géant du web. Si les pannes ne sont pas rares chez les acteurs de l’Internet, la panne de ce lundi est remarquable car elle a été omniprésence sur l’ensemble du portefeuille d’Alphabet.

Si la panne a principalement affecté les utilisateurs de la messagerie Gmail, comme le montre le tableau ci-dessous tous les services de Google ont signalé une panne à un moment donné.

La panne a été mondiale, mais on notera sur la carte fournie par Downdetector que l’Europe a été particulièrement touchée. Et elle n’a pas affecté uniquement les services d’Alphabet. Le jeu mobile Pokemon Go, par exemple, a également été impacté. Ainsi, que de nombreux équipements qualifiés d’intelligents connectés au service Home. Une généralisation qui est probablement due aux pratiques de connexion via des comptes Google.

Pour autant, le moteur de recherche a continué de fonctionner, ainsi que la diffusion des publicités dans les résultats. Mais tous les services n’ont pas été logés à la même enseigne… Le nombre de rapports enregistrés sur DownDetector a par exemple explosé sur YouTube, avec plus de 100 000 problèmes signalés.

Voici l’exemple des actions reconnues par Google sur Gmail :

L’origine de la panne

Un porte-parole de Google a attribué la panne à « un problème de quota de stockage interne ». Selon le communiqué, « les services exigeant que les utilisateurs se connectent ont connu des taux d’erreur élevés pendant cette période« . Et de promettre « examen de suivi approfondi pour s’assurer que ce problème ne puisse plus se reproduire à l’avenir« .

Si Google a reconnu la panne, l’explication quant à son origine paraît bien insuffisante. La panne a été brève, environ 45 minutes, et mondiale. Et les utilisateurs du moteur de recherche ont pu accéder aux pages de destination des sites Web via une « fenêtre de navigation privée », donc si Google ne stockait pas de journal d’activité de navigation.

« Tous les services sont maintenant restaurés« , a déclaré Google dans un communiqué une heure après la panne. « Nous nous excusons auprès de toutes les personnes concernées et nous procéderons à un examen de suivi approfondi pour nous assurer que ce problème ne puisse plus se reproduire à l’avenir.« 

Un manque de transparence et d’infrastructure

Les clients d’Alphabet, en particulier professionnels, sont en droit d’en savoir plus… Ces pannes sont certes rares, mais elles doivent être prises en compte dans les gestions de crises, ce que la méconnaissance de leur origine ne permet pas de traiter sérieusement.

L’étendue mondiale de la panne est également inquiétante : elle vient rappeler que les utilisateurs des services d’Alphabet, même d’une seule zone géographique, sont hébergés sur plusieurs serveurs à travers le monde. Alors que beaucoup d’entreprises sur la foie du discours de Google, sont persuadées que leurs données sont localisées.

Ce qui rend la panne plus inquiétante, c’est le nombre d’utilisateurs dans tous les services en ligne, dont ceux proposés par Google. Elle pose la question de la solidité de l’infrastructure backend de leurs éditeurs. Est-elle suffisante pour résister aux pics de charge, également sur une longue période de temps ? Les entreprises qui dépendent de Google pour les services backend s’inquiéteront de l’impact d’une telle panne, en particulier si une panne est plus longue…