Par Alexis VALERO chez rzilient -
La digitalisation croissante des activités des entreprises les amène à investir chaque année des ressources toujours plus importantes pour faire évoluer leurs infrastructures et matériels informatiques. Dès lors, la question de la bonne gestion de ces ressources et de leurs impacts environnementaux et sociaux sont des données incontournables. Ce point qui paraissait encore hier anecdotique est aujourd’hui central dans la bonne gouvernance de son parc informatique. C’est précisément dans ce contexte que le sujet de la RSE intervient. Il va permettre de définir et mettre en œuvre une gouvernance responsable de son infrastructure iT.
RSE et numérique responsable, une équation riche de sens
Tout d’abord, rappelons que la mise en œuvre d’une politique RSE vise à faire entrer l’entreprise dans un schéma de développement durable et responsable. Dans ce contexte, la notion de numérique doit faire partie de cette équation, notamment au regard des aspects environnementaux et sociaux. D’autant plus que, depuis le dernier rapport de la Plateforme RSE consacré à la notion de Responsabilité Numérique des Entreprises (RNE), il est clair que les entreprises se doivent dorénavant d’intégrer ce principe tout au long de la chaîne de valeur. En effet, les notions liées à la pollution, au recyclage et à la consommation d’énergie sont autant d’éléments qui concernent directement le poste informatique. Ainsi, selon une étude publiée par Green IT*, «Les émissions de GES du numérique sont en constante progression et représenteront 6 % des émissions mondiales dans 4 ans, soit trois fois celles de l’aviation mondiale ».
De plus, les notions d’exclusion numérique, organisation du travail et protection des données sont également à prendre en considération. Il est donc fondamental d’encadrer sa politique de consommation du numérique, et ce de bout en bout, afin de s’inscrire dans une démarche de RNE. Celle-ci va constituer un déploiement nouveau et incontournable de la RSE, qui se fonde sur des principes de redevabilité, d’éthique et d’échanges avec les parties prenantes des entreprises (la responsabilité environnementale ; la responsabilité réglementaire liée à la protection des données, la responsabilité éthique liée aux logiciels relatifs à l’intelligence artificielle ou encore la responsabilité sociétale relative à la gestion et au partage des données, à la transformation des modes de travail, et à l’inclusion de toutes et tous).
Privilégier des approvisionnements responsables
C’est dans ce contexte particulier que les stratégies d’équipements iT évoluent. Ainsi, la question de l’acquisition de matériel informatique mais au-delà de sa gestion fait désormais débat. Opter pour l’acquisition de matériel neuf, dans une recherche de soit-disant performance optimale, pour ensuite le remplacer mécaniquement, n’est plus un mode de gestion à privilégier. Désormais, une démarche plus orientée vers la fonctionnalité et l’usage est de mise.
Cela passe notamment par le recours à du matériel reconditionné qui sera loué par exemple. Nous pourrions également parler des offres de service associées (solutions de financement, de support technique et maintenance, etc.). Mais ce n’est pas tout, une autre tendance en forte accélération concerne la gestion de la fin de vie des équipements et donc de leur reconditionnement ou recyclage. Les filières qui y sont liées sont par ailleurs socialement inclusives, de part l’embauche en grande proportion d’ employés en situation de handicap ou en réinsertion sociale. Ce point stratégique constitue un élément essentiel dans le cadre d’une démarche RSE profonde, éprouvée et performante.
RSE et numérique sont deux éléments qui doivent donc aller de pair. Ces deux mondes se voient réconciliés par la notion de RNE, déploiement nouveau et futur pilier incontournable du développement durable. Ce sujet stratégique fait d’ailleurs partie des réflexions de nombreuses organisations et groupes de travail à l’image du CIGREF qui a publié en 2020 un document présentant « des clés d’actions et un référentiel de 100 bonnes pratiques pour aider au déploiement d’une démarche de sobriété numérique dans l’ensemble de l’entreprise » **. Nous entrons donc dans une nouvelle ère où le numérique devra conjuguer performance et approche responsable.
Sources :