L’heure est-elle venue pour la publication des rapport et conclusions d’enquête sur l’incendie du datacenter d’OVH ? Presque un an après la catastrophe, le SDIS du Bas-Rhin, les pompiers qui sont intervenus on publié un PEX (partage d’expérience) sur le feu dans le datacenter.
Attention, un PEX des pompiers n’est pas un rapport avec des conclusions de responsabilité, comme les rapports des compagnies d’assurance qui tardent à venir… Il n’est donc à prendre qu’en retour d’expérience.
Que nous apprend le document ?
- Le départ d’incendie a été localisé au RDC du bâtiment SBG2, dans un local ‘énergie’ qui comportait des onduleurs et des transformateurs haute tension. Un des schémas indique clairement un feu d’onduleur constaté à l’arrivée des secours.
- Le local énergie était composé de parpaings, et surtout son plafond de bois intumescent (qui gonfle sous l’effet de la chaleur) coupe feu 1 heure, avec des gaines électriques non isolées. Une température supérieure à 400° a été détectée sur la porte du local.
- Très rapidement, l’ensemble du bâtiment a pris feu et un dégagement de fumée important s’est produit.
- La conception de SBG2, qui exploite un courant d’air naturel permanent pour le refroidissement des serveurs, les deux ‘tours’ faisant ainsi office de cheminée, ce qui a favorisé la propagation du feu.
- Le bâtiment n’était pas équipé d’une dispositif de coupure de l’électricité au motif du maintien de l’énergie essentielle à l’activité. Les pompiers n’ont donc pu couper l’électricité ni dans le local en flamme, ni sur le site. Ce qui a également favorisé la propagation de l’incendie.
- L’absence de coupure électrique a entraîné des phénomènes d’arcs électriques de plus d’un mètre au bruit assourdissant par endroit et une propagation de l’incendie difficile à maîtriser.
Les constats plus spécifiques aux datacenters
- Les datacenters ne sont pas classés ‘établissements à risque’ au titre de la réglementation ICPE.
- La conception de l’activité datacenter pour garantir la continuité de l’alimentation électrique en toute circonstance.
- La présence d’un couloir séparant SBG2 et SBG3, avec des portes coupe-feu 2 heures, et la structure en béton de SGB3 ont permis d’éviter la propagation vers ce dernier.
Les autres enseignements
- L’établissement n’était pas répertorié par le SDIS en tant qu’ETARE.
- Le PEX constate l’absence de système d’extinction automatique, le site misant sur une détection précoce et une alerte rapide des secours.
- La nécessité de prévoir une cellule ‘feux spéciaux’ au départ des secours pour couvrir le risque électrique.
- Il appelle également à la présence d’experts bâtimentaires ; dans le cas de l’incendie, la présence d’un expert a permis une analyse tactique sur la stabilité de la structure métallique.
Depuis la publication de notre article, les liens vers le PEX ne sont plus accessibles… Nous les laissons ci-dessous, peut-être pourraient-ils le re-devenir…
Nous vous invitons à découvrir le PEX du SDIS67, à télécharger ici (le document composé d’images et de schémas pèse 14,7 Mo), source du document : PNRS ENSOP – cliquer ici.