La confiance entre entreprises fortement impactée par la crise
- Informatique et Conseil sont les 2 secteurs les plus touchés ;
- Les régions les plus touchées par les impayés (IDF, AURA, PACA et Hauts de France) sont celles qui ont été le plus touchées par la crise sanitaire ;
- La défiance entre entrepreneurs est aujourd’hui 6 fois plus forte qu’avant crise ;
- Le nombre de procédures de recouvrement entre entreprise explose.
Portail de la confiance entre entreprises, Rubypayeur présente des chiffres concrets sur les changements de comportements provoqués par la crise actuelle vis à vis des délais de paiement entre entreprises, qui atteignent 672 milliards par an et représentent ainsi la première source de
financement des entreprises françaises.
Cette étude est établie sur la base de 4 000 entreprises françaises (toutes tailles et tous secteurs), et dresse un « avant-après » covid-19.
Elle fait ressortir les principaux éléments suivants :
- Le nombre de procédures de recouvrement explose ;
- La défiance entre entrepreneurs est aujourd’hui 6 fois plus forte qu’avant crise ;
- Les régions les plus touchées par les impayés (IDF, AURA, PACA et Hauts de France) sont celles qui ont été le plus touchées par la crise sanitaire ;
- Conseil, Informatique et Commerce sont les 3 secteurs les plus touchés
- Explosion du nombre de procédures de recouvrement.
Par rapport au niveau d’activité normal (mois de février), on constate que le nombre de procédures de mise en recouvrement a très fortement augmenté depuis le confinement.
Le pic est atteint en avril, mois durant lequel les entreprises ont multiplié par 8 le montant qu’elles ont mis en recouvrement.
Depuis le déconfinement, la reprise progressive de l’activité a permis d’assainir la situation mais le volume de mise en recouvrement reste à ce jour six fois plus élevé qu’en période normale.
Forte augmentation de la rétention de trésorerie
Durant la crise sanitaire les entreprises ont opéré une franche rétention de trésorerie en refusant de régler leur facture à leurs créanciers.
Entre février et avril, on constate ainsi un écroulement du taux de succès des paiements en phase amiable (30% vs 80% en temps normal).Depuis la reprise d’activité, la rétention de trésorerie a nettement diminué mais elle reste tout de même à un niveau 20% plus élevé qu’en période normale.
La confiance inter-entreprises impactée
Jusqu’en mars 2020, les entreprises attendaient en moyenne 118 jours pour faire appel au service de recouvrement de Rubypayeur. Ce délai extrêmement important traduit à la fois un certain dilettantisme des entreprises françaises dans le recouvrement mais aussi, de manière plus
positive, la confiance qu’elles s’accordent entres-elles.
Dès mars 2020, ce délai a été réduit par deux, les entreprises n’attendant plus que 60 jours pour faire appel au service recouvrement. Le pic de la défiance a même été atteint durant le mois d’avril au cours duquel les entreprises lançaient des procédures de recouvrement 10 jours à peine après l’échéance de leur facture.
Avec la reprise d’activité, la confiance inter-entreprises s’est améliorée mais elle reste tout de même fragile puisque les nombre de jour avant la mise en recouvrement est de 65 jours, soit deux fois moins longtemps qu’habituellement.
PACA, AURA et Hauts de France, les 3 régions les plus touchées après l’IDF
Sans surprise le volume des impayés est le plus fort en Ile de France et AURA qui sont les deux régions qui comptent le plus d’entreprises en France. En revanche, on note que les régions qui ont été les plus touchées sur le plan sanitaire sont également celles qui sont le plus touchées par la crise des impayées ! Ainsi, les Hauts de France, Le Grand Est et la région PACA sont surreprésentées par rapport à leur poids économique.
Un effet de cascade sur certains secteurs d’activité
Les entreprises qui ont le plus de mal à honorer leurs factures sont en toute logique celles qui ont le plus souffert du confinement. Ainsi les entreprises des secteurs du commerce et de l’hôtellerie restauration représentent à elles seules un tiers des factures impayées.
Par ailleurs deux secteurs souffrent particulièrement des impayés : le conseil et le secteur de l’informatique. Deux secteurs au sein desquels évoluent de nombreux indépendants et TPE qui sont aujourd’hui particulièrement fragiles en termes de trésorerie.
Enfin, si on compare les TOP 5 des créanciers et celui des débiteurs, on voit clairement que les secteurs sont quasiment identiques ce qui illustre pleinement le cercle vicieux (effet de cascade) provoqué par la crise actuelle.