Les membres du Climate Neutral Data Center Pact (CNDCP), soit 90% des opérateurs de datacenters européens, se sont engagés auprès de la Commission européenne à réduire la consommation d’eau d’ici 2040 à un maximum de 0,4 litre par kWh de puissance informatique.
Les propositions du CNDCP prises au cours de leur troisième réunion semestrielle – maximum de 400 ml d’eau par kWh informatique consommé, interdiction des tours de refroidissement (water tower) qui ne respectent pas la limite, et mesure mappée à la norme ISO/IEC 30134 par des audits du Bureau Veritas – reposent sur le WUE (Water Usage Effectiveness), le pendant dans la consommation d’eau dans le datacenter au PUE (Power Usage Effectiveness).
En référence, aux Etats-Unis le WUE moyen d’un site de datacenter mesuré par le Lawrence Berkeley National Laboratory est de 1,8 litre par kWh.
La proposition du CNDCP peut paraître ambitieuse à la vue des pratiques US, mais de ce côté le l’Atlantique la quantité d’eau consommée par les datacenters est largement inférieure, à la fois par le climat, la taille et l’âge (plus récent) des datacenters, et l’usage de technologies comme le free cooling et/ou le confinement.
« La limite proposée de 0,4 l/kWh prend en compte la diversité des technologies, des climats et des types de bâtiments de datacenters pour garantir que la métrique est neutre sur le plan technologique et géographique », indique l’annonce du CNDCP.
Par contre, on notera que l’engagement des 74 opérateurs de datacenters qui composent l’association s’étale sur le long terme, à échéance 2040, dix ans plus tard que les attendus de l’UE sur la consommation énergétique. Cette dernière est certes la priorité de l’Europe, amplifiée pas la crise. Le CNDCP justifie cette échelle de temps par la prise en compte du cycle de vie des systèmes de refroidissement existants, et le coût carbone de leur éventuel remplacement anticipé.