Les réseaux WAN d’entreprise et leurs opérateurs ne sont pas assez performants, selon une nouvelle étude de Telia Carrier. Les principaux problèmes portent sur la sécurité (55 %) et sur la flexibilité des services (43 %).
Selon une nouvelle enquête de Telia Carrier, les réseaux WAN (longue distance) ne répondent pas aux priorités des entreprises. Ainsi, 55 % des sociétés interrogées indiquent que la sécurité est le principal problème, suivi de la flexibilité des services (43 %), des performances des opérateurs (36 %) et de la congestion du réseau (35 %). L’étude « Enterprise network insights 2020 : transforming the corporate WAN« , menée sur 4 des plus grands marchés mondiaux (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France), analyse l’évolution des réseaux WAN et de l’adoption du cloud dans les grandes entreprises.
Le numérique et le cloud ont modifié le fonctionnement des entreprises et leurs relations avec leurs collaborateurs, fournisseurs, partenaires et clients, sur tous les sites et dans tous les pays. L’Internet public et les services cloud sont les fondements des réseaux WAN et leur fiabilité est considérée comme indispensable à la performance des entreprises.
Si 90% des répondants confirment que leur entreprise s’appuie sur l’Internet public pour tout ou une partie de ses services WAN, 48 % d’entre eux jugent que les conséquences d’une panne du réseau WAN dépassant 24h seraient catastrophiques. Une appréciation encore plus flagrante en France avec 77%.
L’entreprise d’aujourd’hui : connectée mais mal informée ?
Cependant, comme le révèlent les résultats de l’étude, l’expérience des entreprises en matière de réseaux WAN n’est pas encore aussi optimale qu’elle pourrait – et devrait – l’être. Cela n’est pas uniquement lié à l’évolution permanente de cette technologie, ni à la nécessité pour les opérateurs d’améliorer l’expérience client, mais aussi à une méconnaissance de l’écosystème WAN. Cette compréhension partielle d’Internet et de son architecture vient inévitablement compliquer les prises de décisions.
Ainsi, 56% des répondants français (contre 57% aux États-Unis, 49% au Royaume-Uni et 37% en Allemagne) estiment leur compréhension du fonctionnement du backbone (dorsale Internet) très bonne ou excellente, mais 74% d’entre eux pensent que la qualité de service de l’Internet public varie peu d’un opérateur à l’autre loin devant l’Allemagne (62 %), les États-Unis (62%) ou le Royaume-Uni (49 %).
À propos des résultats de l’étude, Mattias Fridström, Chief Evangelist de Telia Carrier, commente : « Les stratégies de développement des réseaux semblent malheureusement ne pas tenir compte de l’aspect relatif au backbone IP mondial. Concrètement, les opérateurs Tier 1 ne sont souvent pas consultés lorsqu’il s’agit de choisir une méthode pour construire les réseaux WAN et les relier au cloud. »
L’opérateur de demain : flexible, innovant et orienté client
L’étude illustre la nécessité, pour les opérateurs réseau du futur, d’inscrire les besoins du client au cœur de toutes leurs activités. La bande passante (40 %), la flexibilité des services (36 %) et le support client (29 %) viennent en tête des priorités des entreprises au moment de sélectionner un partenaire réseau ou un fournisseur d’accès internet (FAI) pour se connecter aux fournisseurs de services cloud sélectionnés.
Le développement durable est également un critère essentiel dans la présélection des opérateurs et les entreprises sont prêtes à y mettre le prix. De fait, plus d’un tiers des personnes interrogées (38 %) confirment qu’elles ne présélectionnent que les opérateurs s’engageant fortement dans une démarche de développement durable, une proportion qui atteint même 55 % en France.
Parmi ceux qui ne considèrent pas le développement durable comme un critère de sélection fondamental, 42 % déclarent néanmoins que celui-ci les aide à trancher entre les derniers candidats en lice (États-Unis : 46 % ; Royaume-Uni et Allemagne : 45 % ; France : 28 %). Seule une entreprise sur cinq indique choisir son opérateur exclusivement en fonction du prix et des performances.
Fait important, la grande majorité des entreprises (95 %) sont disposées à payer un tarif majoré de 5 % voire plus pour un opérateur durable. 49 % d’entre elles en Allemagne, 48 % au Royaume-Uni, 42 % aux États-Unis et 37 % en France seraient même prêtes à accepter un surcoût compris entre 10 % et 15 %.
L’enquête révèle, par ailleurs, une forte demande de nouveaux outils et de nouvelles technologies afin d’améliorer les workflows et gagner en transparence. Ainsi, 90 % des sondés souhaiteraient que leurs partenaires réseau optent pour plus de workflows ‘machine to machine’ et d’automatisation afin d’améliorer leurs services. Par ailleurs, 68 % d’entre eux affirment s’appuyer sur des interfaces de programmation (API) pour suivre en temps réel leurs performances réseau ou avoir une meilleure maîtrise de leur infrastructure réseau.
« Si les entreprises entendent véritablement créer des réseaux à même de transformer leur activité tout en maîtrisant leurs coûts et en réduisant leur empreinte carbone, leurs dirigeants devront certainement revoir leur stratégie dans les trois à cinq prochaines années. Les opérateurs réseau peuvent s’affirmer comme des partenaires stratégiques dans la croissance et le développement des entreprises, à condition d’être en phase avec les besoins de ces dernières », conclut Mattias Fridström.
Méthodologie de l’enquête
L’enquête a été réalisée en ligne en juillet-août 2020 auprès de 414 participants aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France, par Savanta, leader mondial de la collecte des données numériques, pour le compte de Telia Carrier. Les entreprises concernées appartiennent à divers secteurs (fabrication/ingénierie, industrie automobile ou pharmaceutique, banque, services financiers, services professionnels, services d’information, conseil) et comptent toutes plus de 3 000 salariés.
La grande majorité des personnes interrogées (85 %) exercent des fonctions de manager, par exemple au sein de la direction, et plus de la moitié d’entre elles (56 %) affirment décider en dernier ressort en matière de stratégie de développement réseau. La répartition des participants entre les quatre marchés est la suivante : États-Unis (154) ; Royaume-Uni (102) ; France (78) ; Allemagne (80).