Le conseil municipal d’Amsterdam s’apprête à voter pour imposer à l’industrie des datacenters des règles environnementales et des restrictions de construction. Le vote portera sur l’interdiction de la construction de nouveaux datacenters au cours des cinq prochaines années, puis la limitation des futurs bâtiments, à l’exception des projets existants déjà approuvés. Mais les acteurs du marché pointent les calculs de la ville qui lui servent a justifier l’interdiction de construction, voire le déménagement des datacenters.
L’industrie rappelle tout d’abord que la demande publique de services Internet va augmenter de 20% par an au cours des 10 prochaines années. Un marché important sur lequel Amsterdam occupe une place centrale et recherchée en Europe, mais la politique menée par la ville pourrait effrayer les investisseurs potentiels et les inciter à construire dans d’autres villes européennes.
La consommation d’énergie en question
Si Amsterdam disposerait de suffisamment d’espace pour satisfaire la demande des nouveaux datacenters pour les 10 prochaines années, la consommation d’énergie des datacenters de l’agglomération, à l’exception des hyperscales exploités par les GAFAM, devrait augmenter de 20% par an sur la même période, et atteindre 2 500 MW.
Selon la MRA, l’agglo d’Amsterdam, dont les chiffres seraient fournis par les compagnies d’électricité, les datacenters ont utilisé 214 MW de puissance de crête en 2020. Et ils auraient engagé les compagnies pour fournir 417 MW. Dans le centre d’Amsterdam, ils ont utilisé 97 MW et réservé 131 MW de capacité sur le réseau.
Michiel Eielts, directeur général d’Equinix et président de l’Association néerlandaise des datacenters (DDA), a déclaré à notre confrère Data Center Knowledge : « Je pense que la croissance réelle est plutôt de 50 à 60 MW par an, comme l’indiquent les recherches de l’industrie« , soit 500 à 600 MW d’ici 2030.
D’où vient le différence ? Le calcul de l’industrie serait basé sur la consommation réelle d’énergie des datacenters. Celui des autorités serait basé sur la « capacité installée » totale des équipements informatiques qui pourraient être utilisés si les datacenters fonctionnaient à pleine capacité.
Les autorités, qui pointent le manque de transparence des datacenters, souhaitent fixer une limite officielle d’environ 140 MW par an, répartie entre les arrondissements d’Amsterdam et de Haarlemmermeer. Avec leur mode de calcul (contesté), cela se traduirait par une absence de place pour les datacenters après 2030. Mais selon le mode de calcul de l’industrie, la limite de 140 MW laisserait à l’industrie « beaucoup de marge de croissance ». Une marge suffisante pour permettre à l’industrie de continuer de construire des datacenters à Amsterdam…