Microsoft se propose d’expérimenter l’usage des batteries de secours de ses datacenters de Dublin pour soutenir la croissance des énergies renouvelables sur les réseaux électriques irlandais.
Ce n’est pas un secret, les datacenters consomment une ‘petite’ partie de la production d’électricité, environ 2% à l’échelle mondiale, une part qui devrait aller en grandissant dans le temps par la multiplication des données et de leur traitement. Cette énergie étant principalement d’origine fossile, la tendance dans la majorité des pays occidentaux est à donner la priorité aux énergies renouvelables et décarbonées (EnR).
En Irlande, en 2030, 80% de l’énergie du pays devrait provenir des énergies renouvelables. A ce jour, c’est 35% de l’énergie qui est d’origine éolienne. Cependant, cette énergie, qu’elle soit solaire ou éolienne, souffre de son origine naturelle, c’est à dire de la météo. Ce qui la rend quelque peu volatile et instable…
Et l’instabilité n’est pas acceptable dans un datacenter ! C’est pourquoi celui-ci cherche plutôt à compenser sa consommation d’énergie fossile par des sources d’EnR via des contrats de type PPA (Power Purchase Agreements), mais c’est bien de l’énergie lourdement carbonée qui continue de l’alimenter.
Comment fournir un service ininterrompu d’énergie verte sur les réseaux électriques ?
Un des axes de réflexion pour répondre à cette interrogation consiste à intégrer les datacenters, plus précisément les systèmes de secours, dans le grid énergétique. Première étape, les systèmes de batteries des UPS pourraient être connectés aux réseaux électrique et ainsi aider leurs opérateurs pour fournir un service ininterrompu lorsque la demande d’énergie dépasse l’offre d’énergies renouvelables.
Dans son datacenter de Dublin, Microsoft a testé, validé et déployé sur ses UPS des batteries lithium-ion qui fournissent une alimentation de secours en cas d’urgence. L’éditeur a également déployé sur ses onduleurs une nouvelle technologie destinée à offrir une interaction en temps réel avec le réseau irlandais. Ce dernier trouvera ainsi dans les batteries de Microsoft un outil pour stabiliser la consommation d’EnR en service ininterrompu.
Microsoft propose donc une solution gagnant/gagnant avec un actif lourd et incontournable du datacenter, mais qui devient à double usage. Une solution qui permettrait également d’éviter à l’opérateur à l’orée de 2025 l’émission de 2 millions de tonnes de dioxyde de carbone, en limitant l’usage des combustibles fossiles sur son réseau.
Le datacenter acteur de la décarbonation des réseaux d’énergie, l’idée fait son chemin. Et si, au-delà de la régulation, les systèmes de secours du datacenter devenaient également producteurs d’énergie, pour le datacenter lui même, et plus largement pour le grid ? Ce sera probablement la seconde étape chez Microsoft…