Empêtré dans les recours juridiques depuis 3 ans, le projet d’implantation d’un datacenter de Google à Bissen, au Luxembourg, lancé en 2017, est désormais possible, les recours étant épuisés.
En particulier, le recours du Mouvement écologique contre le projet Google (photo en entête) a été rejeté début avril par le tribunal administratif de deuxième instance du Luxembourg.
Parmi les concessions accordées par Google au projet initial figurent la réduction de la surface du terrain exploité à 10 hectares sur les 33 acquis ; l’usage de l’eau provenant d’une station d’épuration et non plus de deux rivières ; un abaissement de la hauteur du bâtiment à 25 mètres au lieu de 33 ; l’abaissement des nuisances sonores (il a été calculé que les systèmes de refroidissement et les générateurs de secours auront un impact de 2 à 3 décibels supplémentaires sur le bruit auquel Bissen est exposé) ; et la plantation d’un anneau vert.
S’il est construit selon le projet initial, le datacenter de Google devrait consommer l’équivalent de 7% de la consommation annuelle du Grand-Duché.
La fin de 3 ans de procédures… et après ?
« Aujourd’hui, tous les recours juridiques ont été épuisés après trois ans de procédures judiciaires. La balle est désormais dans le camp de Google. Je ne peux pas vous dire quand viendront les prochaines étapes », a déclaré ministre de l’Economie luxembourgeois Franz Fayot.
La question qui se pose désormais porte sur la volonté de Google de poursuivre son projet, et sous quelle forme. Trois ans de procédures, c’est très long dans un projet de construction d’un datacenter, d’autant que les changement tant technologiques que réglementaires et environnementaux ont été nombreux.
Ajoutons que Google a réalisé des investissements sur son datacenter de Wallonie, sur la Belgique si proche, et qu’il a pu modifier sa stratégie. Comme l’a déclaré le ministre, la balle est dans le camp de Google. Le gouvernement luxembourgeois aurait tenté d’ouvrir la discussion avec le géant américain, qui pour le moment n’a pas répondu…
Ajoutons que le Luxembourg dispose d’un droit de préemption sur les terrains de Bissen si Google renonce à construire un datacenter. Il n’est pas sûr que cette pression suffise à faire plier Google.