Responsabilité environnementale : AdVaes passe les acteurs du cloud au crible

Empreinte carbone, sobriété énergétique, émissions de GES (gaz à effet de serre), consommation d’eau, éco-conception de services, économie circulaire… AdVaes décrypte, à travers une série de « profils », les stratégies éco-responsables des principaux acteurs qui font le cloud en France.

Etude réalisée par Emmanuelle Olivié-Paul, Présidente Fondatrice d’AdVaes

D’ici 2030, le numérique pourrait consommer près de 9% de l’électricité mondiale et représenter de 1,8% à 4,2% des émissions de gaz à effet de serre (GES) [1]. En tant que moteur de nombreuses plates-formes numériques, le cloud alimente cette consommation et contribue à ces émissions. Cependant, par son modèle même et les innovations qu’il permet, il peut être un levier d’amélioration pour le secteur du numérique et aider les organisations qui y recourent à réduire leur empreinte environnementale.

C’est dans ce contexte qu’AdVaes, société spécialisée dans l’analyse prospective, le positionnement de prestataires de solutions de cloud en matière de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), lance une série de « profils » visant à délivrer des informations clés sur les stratégies et les actions éco-responsables des acteurs agissant sur les marchés français et européens.

« Cette série de profils répond à un réel besoin exprimé par les entreprises utilisatrices de solutions de cloud. Elles souhaitent en effet mieux connaître leurs prestataires, décrypter leurs approches en matière de développement durable ainsi que leurs actions concrètes. Aucune analyse équivalente, permettant de comparer sur de mêmes bases leurs approches, n’est à ce jour disponible sur le marché », déclare Emmanuelle Olivié-Paul, Présidente Fondatrice d’AdVaes.

Le lancement de ces profils par AdVaes a lieu, hasard du calendrier, alors que se tient à Glasgow la COP26, 26ème conférence annuelle de l’ONU sur le climat. Les États qui y participent doivent augmenter leur ambition de réduction des émissions de gaz à effet de serre et s’entendre sur les prochaines étapes de l’accord de Paris.

Une première série d’acteurs qui comptent pour plus de 50% du marché français

Les prestataires analysés dans la première série de profils élaborés par AdVaes pèsent pour plus de 50% du marché français du cloud en 2021. Chaque profil repose sur le recueil d’informations publiques, disponibles en français et en anglais, qui ont été analysées en profondeur, ce qui représente des milliers de pages et des centaines de documents passés au crible. Chacun des profils est structuré à l’identique, ce qui permet d’obtenir des informations pouvant être comparées entre elles sur des bases de référence similaires. En introduction sont rappelés les activités de cloud du prestataire profilé ainsi que des données de cadrage, telles que l’évolution de son chiffre d’affaires dans le cloud, Monde et France, et la ventilation de ses effectifs par grande fonction.

10 indicateurs de responsabilité environnementale analysés

À travers 10 critères clés relatifs à la durabilité (‘sustainability’) et spécifiques aux activités de cloud, AdVaes met en perspective les initiatives prises par chaque acteur ainsi que les investissements associés, et délivre des éléments particuliers à leurs actions sur le marché français. Les forces et les faiblesses de chaque prestataire dans ce domaine sont également analysées.

Les dix critères clés étudiés adressent :

  • L’empreinte carbone ;
  • L’eau ;
  • Les déchets et leur recyclage ;
  • Les métaux rares et le plastique ;
  • L’économie circulaire ;
  • Les programmes « verts » ;
  • Le financement de projets d’infrastructures de base ;
  • L’efficacité des bâtiments (cf. centres de données) ;
  • L’optimisation du code (cf. éco-conception applicative…) ;
  • Le cycle de vie des produits et des services (cf. ACV de solutions de cloud).

Pour ces premiers prestataires de cloud ainsi profilés, AdVaes relève par exemple que le PUE [2] pour les datacenters auxquels ils recourent en France, varie de moins de 1,2 à 1,4 pour les meilleurs, les fourchettes les plus hautes étant comprises entre 1,5 et 1,8. Tous font appel à de l’énergie bas carbone pour leur fonctionnement. La mesure de la consommation en eau par les systèmes de refroidissement utilisés est encore peu mise en avant, hormis par quelques acteurs qui ont innové en déployant des systèmes de nouvelle génération (cf. adiabatique).

La communication de la mesure de l’empreinte carbone est encore loin d’être effective pour tous, et encore moins centre de données par centre de données. Les mesures ne sont par ailleurs pas toutes effectuées sur de mêmes bases, les méthodologies de calcul et le périmètre pris en compte variant d’un prestataire à un autre (cf. scope 3). En matière d’économie circulaire, des axes de progrès sont possibles.

Tous les prestataires analysés ont engagé, depuis quelques années déjà pour certains, des efforts et des actions concrètes pour réduire leur empreinte environnementale, à périmètre d’usage équivalent de leurs solutions. Pour aller plus loin, ils s’attachent entre autres aujourd’hui à :

  • La mesure plus fine de cette empreinte ;
  • La prise en compte des parties prenantes dans la chaîne de responsabilité : mise en place de programmes d’achats responsables et sensibilisation des clients aux usages faits de leurs solutions afin qu’eux-mêmes soient acteurs des progrès ;
  • L’analyse du cycle de vie (ACV) de leurs solutions.

Parmi les prestataires analysés dans cette première série figurent : 3DS Outscale, AWS, Equinix, Google Cloud, IBM (Red Hat), Interxion, Microsoft, Oracle, OVHCloud, Scaleway, Salesforce, SAP et Telehouse.

AdVaes prolongera courant 2022 cette première série avec la publication de nouveaux profils de prestataires, notamment d’entreprises de services du numérique (ESN) et d’éditeurs en mode SaaS, ainsi que d’autres opérateurs de cloud et de centres de données.

[1] Anders S. G. Andrae, New perspectives on internet electricity use in 2030 (2020)

[2] PUE pour Power Usage Effectiveness : indice le plus couramment utilisé aujourd’hui pour mesurer l’efficacité énergétique d’un centre de données. Plus l’indice se rapproche de 1, et plus celui-ci est excellent – La moyenne monde pour 2021 est estimée à 1,57 par l’Uptime Institute.