Nous évoquons régulièrement les câbles sous-marin dans lesquels les géants de l’Internet sont très impliqués, comme sur la ligne transatlantique avec Google à la tête du consortium Dunant et Facebook à la tête du consortium Amitié qui atterrit à Bordeaux, opéré par Orange et dans le futur datacenter d’Equinix (lire « Exclusivité – Equinix construit son premier datacenter régional à Bordeaux, interview de Régis Castagné« ). C’est oublier que ces mêmes géants sont également très impliqués dans la construction des dorsales terrestres.
Ainsi en est-il de Facebook qui aux Etats-Unis vient de terminer la construction de son autoroute des données (data Superhighway) qui part de ses datacenters dans le Midwest, à la frontière de l’Iowa (où se trouvent ses datacenters), longe l’Interstate 70, et atterrit à l’est, au centre-ville d’Indianapolis, pour couvrir ses datacenters en Indiana, Ohio, Virginie et Caroline du Nord. Cette dorsale régionale fait partie du projet de backbone mondial de Facebook, baptisé Express Backbone ou EBB.
Rappelons qu’il y a quelques années Facebook a adopté une nouvelle stratégie qui consiste à séparer le trafic entre ses datacenters transporté par un réseau principal distinct de celui qui relie ses datacenters à l’Internet public. Google a déployé la même stratégie, avec une épine dorsale orientée Internet appelée B2, et une épine dorsale inter datacenters nommée B4.
Le trafic qui circule entre les datacenters de Facebook est en effet plusieurs fois plus importante que le trafic qui circule entre son infrastructure et Internet. Ce phénomène est lié à la quantité de bande passante nécessaire pour répliquer le contenu riche des clients de Facebook, comme les photos et les vidéos.
Facebook va pouvoir par ailleurs lancer la seconde phase de son projet d’autoroute de la donnée, associé avec Zayo, qui partira de l’ouest d’Indianapolis, longera l’Interstate 40, pour atterrir à la frontière de l’Illinois.
Officiellement, l’objectif de ces investissements est d’augmenter la capacité de réseau, afin d’étendre l’accès à large bande en particulier dans les zones rurales mal desservies à proximité de nos réseaux de fibre. Plus prosaïquement, Amazon veut certes augmenter la capacité, mais également la redondance pour garantir que les données continuent de circuler en cas d’interruptions, afin de répondre aux besoins croissants en bande passante entre ses datacenters.
Sans oublier le modèle économique de la fourniture de bande passante aux FAI locaux et régionaux autorisés à accéder à cette nouvelle infrastructure.