Exclusivité DCmag, par Florian Malecki, Vice President International Marketing chez Arcserve
On ne manque pas d’articles évoquant la fin de l’utilisation des bandes, citant constamment les inconvénients de cette technologie qui, il est vrai, ne sont pas négligeables. Pour de nombreuses petites et moyennes entreprises, celle-ci peut en effet demander une importante charge de travail supplémentaire, puisqu’il faut changer les bandes manuellement et quotidiennement, lorsqu’elles ne sont pas égarées ou endommagées. Ces facteurs, et bien d’autres, ont fragilisé la réputation de ce type de sauvegarde et contribuent à l’essor du stockage sur disques et cloud.
Pourtant, les bandes tirent plus que jamais leur épingle du jeu. Elles contrarient ainsi les prédictions au même titre que l’ordinateur fixe dont la mort fut annoncée il y a 20 ans et qui reste utilisé dans de nombreuses grandes entreprises. Une étude Focus Tendance estimait même la capacité totale des bandes expédiées pour la première fois en 2020 à plus d’un zettaoctet, soit une augmentation de 13% par rapport à 2019.
Dans ce contexte, voici cinq raisons pour lesquelles ce type de sauvegarde refait surface et s’impose parmi les technologies concurrentes du marché.
1 : Une protection optimale contre les ransomwares
La plupart des technologies de sauvegarde de données actuelles, comme celles dans le cloud, peuvent ne pas être en mesure de vous protéger complètement contre la menace croissante que représentent les ransomwares. La sauvegarde sur bande étant hors ligne, elle ne peut pas être infiltrée par des malwares ou tout autre type de cyberattaque. Elles sont également souvent conservées hors site ou dans des coffres forts, et peuvent alors servir de dernière ligne de défense. Cela signifie que même si les hackers infiltrent tous les autres systèmes, ils ne seront pas en mesure de vous menacer si tous vos fichiers sont sauvegardés sur bande. Il peut toutefois sembler ironique de constater qu’alors que nous évoluons dans des environnements de plus en plus connectés, cette bonne vieille méthode reste de mise comme couche de protection supplémentaire pour sécuriser davantage nos données et les protéger des ransomwares.
Les bandes offrent également d’autres avantages en matière de sécurité, telles que la fonction « write-once-read-many » (écrire une fois, lire plusieurs fois), qui signifie que même en n’écrivant qu’une seule fois, elle ne peut jamais être écrasée ou supprimée, que ce soit involontairement ou par les hackers. Cette capacité est considérable, car non, les hackers ne sont pas les seules menaces. L’interne peut en effet s’avérer dangereux, par exemple si un employé mécontent tente de supprimer les fichiers. La sauvegarde sur bande peut alors totalement neutraliser cette menace.
2 : Une meilleure résistance face aux sinistres
Même après toutes ces années, sauvegarder des données sur bande et les envoyer hors site reste une méthode de reprise après sinistre très fiable. En cas d’incendie, d’inondation ou de tout autre catastrophe naturelle, le moyen le plus sûr de protéger les fichiers reste effectivement de les mettre sur bande dans un lieu distant sécurisé. C’est aussi pourquoi cette technologie n’est pas près de disparaître.
3 : Une rentabilité maximale
Le coût de la sauvegarde sur bande continue de diminuer alors que sa capacité augmente. Cette technologie reste alors l’une des options les moins coûteuses pour un archivage à long terme. Pour ce dernier type de projet, elle serait en effet trois à quatre fois moins cher à utiliser que les disques . Le principal format de sauvegarde sur bande est le LTO et, avec l’introduction du LTO-8, les entreprises peuvent désormais stocker jusqu’à 30 To de données compressées sur une seule bande.
Mais ce n’est qu’un début. Prochainement, la bande permettra de stocker jusqu’à 480 To compressés par unité. Cela signifie qu’elle pourra facilement s’adapter à la croissance massive des données à laquelle presque toutes les entreprises sont confrontées.
4 : Des assureurs rassurés
L’assurance de cyber responsabilité civile est conçue pour couvrir les pertes et les pénalités liées à une violation de données ou à tout autre cyberattaque. Mais les principaux assureurs deviennent de plus en plus sélectifs lorsqu’ils font souscrire de nouvelles polices d’assurance de ce type. Nombre d’entre eux n’assureront ainsi que les clients ayant mis en place des stratégies de protection à toute épreuve.
Cela signifie que les entreprises doivent augmenter leurs investissements dans les outils et les procédures de mise en sécurité pour prouver que la prise de risques reste maîtrisée pour les assureurs. Le fait de disposer d’une stratégie de A à Z qui inclut la sauvegarde sur disque, dans le cloud et sur bande dresse un profil optimal pour la cyberassurance.
Mieux encore, les entreprises qui ont une stratégie de sécurité de bout en bout incluant la sauvegarde, la récupération et le stockage n’ont peut-être même pas besoin de cyberassurance. Si vous disposez de trois supports de stockage différents, vous pouvez vous protéger vous-mêmes dans pratiquement tous les scénarios de perte de données.
5 : Une durée de vie du matériel plus longue
Les professionnels des données ont un dicton selon lequel il existe deux types de disques durs : ceux qui ont échoué et ceux qui vont échouer. Oui, les technologies modernes offrent d’intéressantes capacités de performance et de flexibilité. Cependant, elles sont loin d’égaler la sauvegarde sur bande lorsqu’il s’agit de durée de vie, avec une moyenne de 30 ans contre un disque qui commencerait à se détériorer au bout de cinq ans d’utilisation.
Les bandes sont peut-être l’une des plus anciennes méthodes de sauvegarde, mais elles restent particulièrement crédibles pour la sauvegarde et la récupération. Même si le stockage primaire et secondaire sont aujourd’hui principalement axés sur les disques et le cloud, il reste primordial de comprendre le potentiel des bandes qui continuent à jouer un rôle essentiel et ont toute leur place dans un datacenter moderne, et cela pour de nombreuses années encore.