Par Dominique Fleury, Directeur, RUBRIK France
Le marché de la sauvegarde et de la restauration des données des entreprises a longtemps été affublé d’une image peu innovante et même plutôt stagnante. La sauvegarde était avant tout vue comme une discipline complexe et perçue par les administrateurs comme une problématique de compliance et de sûreté plutôt que comme un réel enjeu business. C’était un domaine dans lequel les entreprises devaient investir en espérant n’avoir finalement jamais à s’en servir. C’est pour cela que les ressources étaient dépensées dans des solutions vouées à prendre la poussière. Cette posture a donné à la sauvegarde une image de gouffre financier à faible impact sur les enjeux de business. Les entreprises et les DSI ne considérant leur retour sur investissement qu’en cas de désastre.
Avec l’avènement du Big Data et du data management, mais aussi et surtout du cloud, la donne a complètement changée et la sauvegarde de données gagne aujourd’hui ses lettres de noblesse. La montée en puissance du cloud permet aux entreprises de redéfinir leur politique de data management et ainsi de transformer la sauvegarde et la restauration en des outils créateurs de valeur. Le cloud a apporté une plateforme capable de libérer les entreprises des impératifs de la sauvegarde à l’ancienne.
Dans un monde idéal, le cloud data management gère les données à travers les applications critiques tout en apportant des fonctions classiques de gestion des données comme la sauvegarde, la restauration, l’archivage, la réglementation, la recherche, l’analytique, et tout cela depuis une plateforme unique accessible de partout. Au regard de cette promesse, les entreprises devraient arrêter de négliger la sauvegarde des données. L’époque où elles passaient des heures, voire des jours, à les stocker dans un coin pour les oublier aussitôt belle et bien révolue.
Aujourd’hui, la donne est différente. Avec le cloud data management, toutes les données stockées sont accessibles via des applications cloud et une recherche à la Google. Les données sauvegardées ont le potentiel de devenir des actifs importants pour l’entreprise. Et avec les prédictions d’IDC qui tablent sur 180 Zetaoctets de données stockées d’ici 2025, cela représente une grande quantité d’actifs à forte valeur. Cette tendance ouvre un vaste champ de possibilités pour les entreprises et leurs DSI qui vont pouvoir tirer de la valeur de leurs données sans être limités par l’infrastructure. Il reste toutefois plusieurs freins à lever dans les esprits pour que son adoption soit totale.
Certaines entreprises sont encore convaincues que faire évoluer leurs systèmes de sauvegarde et passer à une solution basée sur le cloud sont des options trop contraignantes et coûteuses de temps de déploiement et en interruption de service. La transition elle-même est perçue comme longue et complexe. Rien que le fait d’y penser peut dissuader des DSI de franchir le pas. Cependant, il faut chasser les mythes qui perdurent. La vérité est que si le déploiement de systèmes de sauvegarde traditionnels se compte en jours, celui d’une solution basée dans le cloud se quantifie en minutes. Ces quelques minutes devraient être rapidement rattrapées au regard de l’impact que peut avoir ce déploiement sur le fonctionnement de l’entreprise rien qu’avec de la restauration instantanée. Beaucoup d’entreprises prennent aujourd’hui la mesure des promesses et du potentiel du cloud face aux limitations que représentent leurs infrastructures actuelles. Avec le volume de données qui augmente comme jamais et le GDPR qui a imposé ses règles cette année, elles doivent s’adapter au risque d’être dépassées, et la sauvegarde ne fait pas exception. Personne n’aime le changement, mais souvent le changement est nécessaire pour avancer. Il faut aussi savoir saisir les occasions. La sauvegarde doit être simple, scalable et rentable. Des atouts qu’il est difficile de réunir avec des solutions legacy.