Ce 20 juillet, la Grande-Bretagne a enregistré à Londres un record de température à 40° C, un épisode climatique surnommé ‘Red Extreme’, inattendu voire désastreux pour un pays qui n’était pas spécialement préparé à affronter la canicule. Au-delà des clims de certains datacenters qui sont tombées, l’exemple britannique est emblématique du prix à payer pour le dérèglement climatique. Et il risque d’être élevé…
Nous avons évoqué l’effet désastreux de la canicule sur les systèmes de refroidissement des datacenters de Google et d’Oracle à Londres – lire « La canicule a eu raison du refroidissement d’un datacenter de Google à Londres (et d’Oracle Cloud) » -, d’autres ont certainement été touchés mais préfèrent cacher l’information. Pour s’en protéger, de nombreux acteurs se sont lancés dans des pratiques à risque – lire « La fausse bonne idée des datacenters britanniques pour refroidir les unités de climatisation« .
La vague de chaleur a également entraîné une explosion de la consommation électrique, principalement affectée à la climatisation et au refroidissement. Pour éviter la pénurie, l’Electricity System Operator (ESO), l’opérateur national du grid énergétique britannique, a été contraint d’acheter plus d’électrons qu’à son habitude. Ses sources se sont réparties ainsi :
- Gaz 43,0%
- Éolien 23,5%
- Nucléaire 15,1%
- Biomasse 7,2%
- Solaire 6,0%
- Importations 3,8%
- Charbon 0,8%
- Hydroélectrique 0,7%
Les critiques liées à ce mix énergétique sont nombreuses. En priorité elle dénoncent l’absence d’investissements sur le réseau de surface et sa capacité de résistance qui auraient rendu le système vulnérable, et n’auraient pas permis les délestages nécessaires. Par exemple, de délester l’Ecosse et ses parcs éoliens offshore vers la région de Londres, ou encore en limitant les capacités d’importation d’électricité depuis d’autres pays.
L’autre effet spectaculaire et désastreux de la canicule à porté sur le prix de l’électricité. Pour éviter les coupures, l’ESO a été contrainte d’acheter de l’électricité dont le cours s’est envolé, atteignant le prix record de 9 724,54 £ le mégawatt, soit environ 12 000 € ! ESO a payé l’électron 5 000 % plus cher qu’à son prix moyen habituel !
Mais le pire reste à venir pour les britanniques… Après les défaillances de la logistique électrique du pays, le manque d’investissements et l’explosion du prix de l’électricité, ce sont les consommateurs, particuliers comme entreprises, qui risquent de payer le prix fort du réchauffement de la planète et de la prochaine canicule, les pannes et les coupures, jusqu’au risque d’écroulement du réseau.