Les élus écologistes de Marseille ont profité de la visite par David Cormand, député européen et ancien premier secrétaire national d’EELV, du datacenter MRS3 de Digital Realty pour réclamer la mise en place de mesures d’encadrement des datacenters.
On imagine la déconvenue des gestionnaires de MRS3 à Marseille, après la visite de leur datacenter par David Cormand, député européen et ancien premier secrétaire national d’EELV, de constater que les élus écologistes de Marseille en ont profité pour réclamer la mise en place de mesures d’encadrement, autrement dit un moratoire sur les datacenters.
Rappelons que ce datacenter de Digital Realty occupe une friche historique dont le port autonome ne savait que faire ; qu’il affiche une efficacité énergétique exceptionnelle via le « river cooling » (lire « Spécial River Cooling chez Interxion Marseille – Présentation par Linda Lescuyer, Directrice Energie chez Interxion France« ) ; et qu’il accueille une terminaison du câble 2Africa (lire « Atterrissage du câble sous-marin 2Africa au Port de Marseille Fos et dans le datacenter de Digital Realty« ) ; ce qui en fait un projet porteur pour notre écosystème du datacenter.
Voici pourtant ce que l’élu semble avoir retenu de sa visite, interviewé par BFM Marseille Provence : « Il y a une consommation énergétique qui est importante derrière les datacenters« . Voilà qui vient nous rappeler le chemin de sensibilisation et de connaissance du datacenter qui reste à parcourir vers les élus comme le grand public, une des missions de notre « Journée du datacenter ».
Il nous faut cependant regarder plus loin, car ce discours est porté par un groupe politique qui se déclare « en gestation », principalement écologiste et représenté à Marseille. Au delà du datacenter énergivore, il dénonce « Le modèle économique qu’il y a derrière, y compris le modèle politique, le contrôle de nos données personnelles, c’est quelque chose dont il faut voir les côtés négatifs« , toujours cités par BFM.
Rappelons également qu’en 2021, Sébastien Barles, élu EELV, adjoint au maire de Marseille et membre du collectif, avait réclamé une taxe sur les flux liés aux datacenter…
Il y a donc plusieurs conclusions à tirer de cette affaire : être exemplaire ne suffit pas pour éviter les attaques ; la majorité des politiques est encore loin de comprendre le monde du datacenter, en particulier ses apports à l’évolution et la transformation notre société ; et les datacenters pourraient bien plus largement devenir l’objet de polémiques locales, ce dont ils se passeraient bien.