Plus d’électricité pour les nouveaux datacenters à Dublin

Ce n’est pas un moratoire, mais ça y ressemble fortement… EirGrid, l’opérateur public irlandais de transport d’électricité, a déclaré qu’il n’accepterait plus les demandes de nouveaux datacenters à Dublin, la capital irlandaise, probablement jusqu’en 2028, et étudiera au coup par coup les implantations sur le reste du territoire.

EirGrid a lancé plusieurs alertes, 6 au cours des 12 derniers mois, et mis en garde contre des problèmes d’approvisionnement en énergie. Les datacenters implantés à Dublin consomment plus de 10 % de l’approvisionnement en électricité du pays, et les projections jusqu’à 2030 portent sur une augmentation de 30 % de leur consommation.

Les politiques se sont emparés de l’avertissement, et ils étaient de plus en plus nombreux à demander un moratoire sur la construction de nouveaux datacenters. Accompagnés sans surprise par les groupes environnementaux. Mais la demande rencontrait l’opposition ferme du Ministère irlandais de l’Entreprise, du Commerce et de l’Emploi, ainsi que de l’Agence irlandaise de développement industriel (IDA). En Irlande, le datacenter est une industrie qui apporte des capitaux et affiche de fortes capacités à l’export.

Après une consultation publique, EirGrid, qui ne s’était pas positionné clairement, appuyé par la Commission de régulation des services publics (CRU), vient de rendre sa copie. Il n’acceptera plus les demandes de nouveaux datacenters sur la ‘grande région de Dublin’, considérée comme fortement contrainte sur les capacités électriques disponibles.

Pour le reste du territoire, il n’y a pas de blocage, mais les projets de nouveaux datacenters seront traités ‘au cas pas cas’. C’est la CRU qui définira critères d’évaluation pour valider, ou rejeter, les nouvelles connexions au réseau, ert cela selon la capacité disponible.

Ce n’est pas un coup d’arrêt à l’implantation de nouveaux datacenters en Irlande, mais les conditions d’accueil des projets vont se faire difficiles et certainement aléatoires. Du côté des acteurs du marché, on dénonce une décision qui fait des datacenters les bouc émissaires d’une crise énergétique dont ils ne sont pas les seuls responsables.

Il faut parallèlement s’attendre à ce que le riche écosystème des constructeurs irlandais de datacenters renforce sa recherche de nouveaux horizons. En France, par exemple, où il se montre déjà très actif. Nous y reviendrons.