L’annonce du chinois Huawei sur la nouvelle génération de datacenter (lire « Huawei lance une nouvelle génération de datacenters intelligents« ) n’est pas passée inaperçue. Mais comment Huawei peut-il arriver à un tel résultat ?
Il faut dire que le groupe a placé la barre très haut, même s’il faudra s’assurer de la réalité des chiffres annoncés – réduction de l’encombrement de 40%, de la consommation d’énergie de 70%, du délai de livraison à 2 semaines, de la période de construction à 6-9 mois (pour 1 000 racks en containers) ; taux de défaillance des accords de niveau de service de 38% ; inspection à distance de 2 000 racks en 5 minutes ; une minute pour repérer une panne, 3 minutes pour l’analyser et 5 minutes pour la réparer…
Pourquoi et comment…
Pour comprendre une telle annonce, il faut tout d’abord replacer le groupe dans son contexte : le datacenter est un focus stratégique pour Huawei, alors que le chinois est confronté à la perte du marché de l’Amérique du nord (apparemment le Canada a rejoint les Etats-Unis pour interdire les technologies Huawei). Le groupe continue cependant de posséder une incroyable force de frappe, sa capacité d’investissements dans la R&D et l’innovation, les annonces occupent clairement ce positionnement.
Ajoutons que la migration des datacenters chinois de l’est – trop peuplé et à la limite des capacités énergétiques – vers l’ouest du sous-continent, 5 millions de racks seraient concernés, et le projet de construire en accéléré 10 datacenters exascale avant la fin 2025 est un véritable coup de pouce que donne le gouvernement chinois au fleuron de son industrie.
Et Huawei a clairement compris son intérêt à différencier l’infrastructure du datacenter de celle de l’IT. L’annonce, qui repose sur le nouveau système d’alimentation électrique PowerPOD 3.0, concerne la partie énergétique industrielle du datacenter, mais pas directement l’informatique. S’y ajoute l’engagement de construire des datacenters à faible émission carbone, optimisés autour du cycle de vie de ses composants. Et une partie d’intelligence, pour piloter le datacenter et le rendre plus efficace.
Huawei estime que les installations des centres de données de nouvelle génération doivent être entièrement écologiques et économes en énergie, tout en maximisant le recyclage de tous les matériaux, garantissant ainsi un écosystème de datacenter respectueux de l’environnement et durable. C’est ce que recherchent les industriels occidentaux qui servent le datacenter, mais qui avancent en ordre dispersé.
C’est donc un coup de semonce qui est donné à l’industrie, surtout que Huawei n’hésite pas à élargir le débat sur l’optimisation de l’exploitation du datacenter du PUE (électrique) vers le WUE (eau), le CUE (carbone) et le GUE (réseau). Avec une architecture, une alimentation électrique et un refroidissement simplifiés (maximiser l’échange de chaleur et raccourcir la liaison froid).
Quant à l’automatisation, elle vient apporter la dimension ‘intelligence’ de l’annonce. Et renforcer la fiabilité via la visibilité sur une architecture sécurisée, une maintenance prédictive et une sécurité proactive.
Il faudra désormais compter sur Hauwei, la centralisation d’un contact unique de la vente au support, sa capacité à construite un datacenter modulaire et résiliant en deux fois moins de temps, son IA, et son fonctionnement plus efficace et plus écologique.