Prédictions 2021 – L’avenir du Travail : 4 tendances importantes

Par Dom Price, expert du futur du travail chez Atlassian

L’année 2020 touche à sa fin et les projections pour l’année à venir se font déjà là. Dom Price, dont la principale activité est de mener des recherches prospectives, présente les quatre grandes tendances les plus significatives en matière de collaboratif.

Les journées de travail de huit heures tirent leur révérence

Durant cette période de confinement à répétition, les divergences se sont faites sentir entre collaborateurs et employeurs, ne partageant pas toujours la même conception des méthodes de travail traditionnelles et émergentes. Au cours de l’année à venir, de nouveaux modes de collaboration continueront à se généraliser dans diverses cultures d’entreprise. Ces changements affecteront principalement ces « mythes du travail » auxquels de nombreuses entreprises se raccrochent encore, à savoir :

  • Les jours ouvrables : du lundi au vendredi de 8h00 à 18h00
  • Le lieu de travail : dans un immeuble de bureaux avec un environnement de travail statique
  • La hiérarchie : les collègues ayant plus d’ancienneté ont non seulement leur mot à dire mais ont généralement de meilleures idées

Cependant, la capacité d’adaptation au cours de cette crise sans précédent a démontré que les pratiques de travail ne peuvent être gravés dans le marbre. Les heures de travail strictes ou au bureau qui induisent à la fois des temps de trajets longs et une géolocalisation parfois contraignante limitent les collaborateurs dans leur épanouissement professionnel et personnel mais aussi en terme de productivité. Ces limites impactent aussi la stratégie RH puisque l’attraction de nouveaux talents s’effectuera dans un périmètre limité. En parallèle, une hiérarchie lourde laisse peu de place aux idées neuves car les employés se subordonnent à leurs supérieurs hiérarchiques ainsi qu’aux idées qui font consensus. Ces pratiques cesseront à long terme et laisseront la place à des modèles plus flexibles et inclusifs.

Les lieux s’invitent dans les débats d’entreprise

Ces dernières années, les visions sur l’avenir du travail ont été débattues et ont très largement évolués lors de diverses conférences dédiées. Ces principes tournaient principalement autour des collaborateurs, des différentes méthodes de travail et des produits. Le « lieu » ou environnement rejoint désormais ces trois composants comme étant essentiels au succès d’une organisation. Cela inclut également l’emplacement de l’entreprise elle-même, ses environs et le réseautage possible avec d’autres entreprises. À l’avenir, les entreprises seront encore plus engagées dans la création de quartiers d’affaires ou de pôles de compétitivité où elles pourront travailler ensemble, apprendre les unes des autres et ainsi véritablement l’innover.

L’influence d’une entreprise s’évalue à long terme en dehors de son pré carré

Ces dernières années, un quatrième pilier est venu compléter le modèle à trois piliers du Développement Durable : les entreprises ne peuvent contribuer à la durabilité que si elles englobent de manière équilibrée les domaines de la valeur sociale, écologique, économique et de l’intérêt général. 2021 sera l’année durant laquelle, de plus en plus d’entreprise seront évaluées en fonction de la façon dont leur influence se développe au-delà de ses principes internes. Les rapports annuels (trimestriels) ne seront plus uniquement composés du nombre de clients et du chiffre d’affaires mais contiendront des volets sur la responsabilité sociale des entreprises, l’engagement, la diversité, les alumnis, les méthodes de travail, les investissements dans la communauté des start-ups, l’avenir du travail, l’éducation, les réseaux de partenaires et l’ensemble de l’écosystème. Le véritable critère sera l’impact sur la planète et les gens puis ensuite la mesure des profits.

La fin de la productivité comme on l’entend

Avec tous les modèles flexibles de travail, la discussion autour du développement de nouveaux quartiers technologiques comme lieux de réseautage et la notion même de quadruple résultat (liée au Développement Durable), les entreprises doivent trouver de nouveaux moyens de mesurer de façon plus pertinente leur prospérité. La productivité ne devrait plus être la seule unité de mesure en termes de réussite. Beaucoup moins de pression pèseraient alors sur les épaules des collaborateurs et ce n’est qu’ainsi que les autres facteurs de réussites pourront être mis en œuvre avec succès. Pour reprendre les termes de Huggy Rao, Professeur à l’Université de Stanford : « Nous ne possédons pas les gens qui travaillent pour nous 8 heures par jour. Nous ne les « empruntons » que huit heures à leur famille, à leur entourage, à leur vie. Il est de notre devoir de les « rendre » dans le meilleur état. »