OVHcloud Strasbourg redémarre progressivement… et côté sauvegardes ?

Nous faisons le point sur l’avancée du plan de reprise d’OVHcloud sur le site incendié de Strasbourg.

Rappel de nos précédents articles :

Salle par salle, allée par allée et baie par baie

Les équipes d’OVHcloud commencent à réactiver les équipements. Une centaine de personnes seraient sur place pour intervenir, salle par salle, allée par allée et baie par baie. Elles nettoient, testent et rebootent progressivement les serveurs, en commençant par les datacenters Strasbourg 1 (SBG-1) et Strasbourg 4 (SBG-4). Rappelons que SBG-2 est perdu !

OVHcloud serait même en avance sur le programme de reprise élaboré à la suite de l’incendie. Ainsi, l’alimentation électrique a été relancée sur l’ensemble du campus le 16 mars, et la remise en fonction du réseau sera probablement achevée au moment où vous lisez ces lignes. Quant au reboot des serveurs, il a débuté le 17 mars dans la nuit, soit deux jours plus tôt qu’annoncé. Selon Octave Klaba, « Nous devrions pouvoir redémarrer la plupart des infrastructures d’ici le week-end prochain, le 20 ou le 21 mars« .

Serveurs : récupérer les données, si c’est possible, et fabriquer

Du côté des serveurs, les équipes s’activent à récupérer ce qui peut l’être. L’objectif est moins de récupérer les machines que les données, lorsque cela est possible. Il faut donc attendre le déploiement de nouveaux serveurs pour relancer les services.

L’usine OVH de Croix tourne à fond pour assembler et livrer des serveurs sur les autres sites de Roubaix et de Gravelines, afin de remplacer des serveurs hors-d’usages. « 4 000 serveurs ont été livrés et déployés en 6 jours dans d’autres datacenters, a indiqué le patron d’OVHcloud. Nous avons assemblé 2 500 serveurs cette semaine dans notre usine de Croix, et avons sécurisé l’approvisionnement des pièces pour en fabriquer 15 000 sur les quatre prochaines semaines« .

Où sont les sauvegardes ?

Pour les serveurs, il faut installer, mais pour les sauvegardes, l’affaire s’annonce plus compliquée. Il se confirme, par exemple, que sur SBG-1, l’offre de cloud privé OVH Private Cloud était hébergée dans une salle, son backup dans une autre salle, et les deux ont été détruites dans l’incendie. Un cas de figure qui sort des pratiques admises et qui devrait faire école.

Ainsi donc, de nombreuses sauvegardes sont parties en fumée ! La liste des services déclarés ‘Non-récupérable’ est impressionnante. C’est le cas de 20% des sauvegardes des VPS/PCI basées sur l’infrastructure d’OVH Strasbourg. Si les serveurs privés virtuels ont été épargnés, l’espoir demeure de pouvoir les récupérer, il faudra attendre pour s’en assurer.

Les compensations…

« Les clients bénéficieront de trois mois gratuits dans le cas d’une coupure de service et de six mois gratuit en cas de perte de données« , a affirmé Octave Klaba, qui par ailleurs a indiqué que la facturation a été suspendue à la date de l’incendie pour tous les clients utilisant les services sur les datacenters d’OVH Strasbourg.

OVHcloud propose également des infrastructures alternatives gratuites, bare metal, Hosted Private Cloud et Public Cloud, à Roubaix et Gravelines.

Vous avez certainement entendu parler de cette personne à qui OVH aurait proposé une indemnisation de 30 euros pour la perte de ses données. Au-delà du fait que nous n’avons pu vérifier l’information, si elle se révèle exacte, vous conviendrez avec nous que c’est très bien payé par OVH, comparé au prix de quelques euros annuels payés par les clients en entrée de gamme. Il n’est pas un média qui aujourd’hui ne relate la perte d’un site ou de données hébergées chez OVHcloud. Une donnée a souvent une valeur stratégique, parfois inestimable, ce qui peut entraîner des réactions épidermiques en cas de perte. Encore faut-il relativiser et rappeler les responsabilités de chacun…